
À l’heure où les préoccupations écologiques deviennent, enfin, prépondérantes, la question de la santé physique et mentale au travail, de l’environnement des salariés dans le cadre de leur activité, demeure étrangement très accessoire dans le débat public et politique. Face aux risques psychosociaux, la réponse des grandes entreprises est de créer des cellules psychologiques ou de mettre en place des numéros verts. Comme s’il s’agissait d’accompagner des victimes d’une catastrophe, d’un crash aérien ou d’un grave accident de la route. Comme si le stress frappait au hasard, ici ou là, un salarié un peu plus fragile que les autres, ou qui a eu la malchance de tomber sur un petit chef harceleur. Un coup du sort en somme, une fatalité.
Il n’en est rien.
...Cette ouverture à la concurrence n’est pas arrivée comme ça, par hasard, sous prétexte qu’il fallait « moderniser », « réformer » et « s’adapter ». Elle est le fruit de décisions prises par nos gouvernements et par la Commission européenne. Décisions qui répondent à des logiques – et des influences – bien précises.
D’autres choix auraient pu présider à l’évolution du secteur des télécommunications. Ils n’ont pas été débattus, publiquement en tout cas.
Mais ils nous renvoient à la manière dont s’est construite l’Europe, manière aujourd’hui très contestée. Ils nous renvoient également à la responsabilité de la gauche en la matière. Celle-ci est au pouvoir en France de 1988 à 1993, puis de 1997 à 2002
...La privatisation progressive de France Télécom reflète également avec quelle vitesse et démesure les logiques financières délirantes ont envahi quasiment toutes les activités économiques.
...ces logiques nous concernent au plus haut point. Il est temps d’y réagir collectivement.