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Greek Crisis
Fête nationale
Article mis en ligne le 7 novembre 2017
dernière modification le 6 novembre 2017

Novembre européen, météorologie bien connue. Cette année avec la première neige, les Grecs... découvrent enfin la Catalogne, celle de la dernière actualité. “Notre été est décidément mort”, se racontent alors les voisins à l’unisson. Montagnes escarpées, villes et bourgades assoupies sous la fraîcheur du soir ou du petit matin, cette fin d’octobre a été autant marquée par la fête nationale du 28. Le pays aime toujours célébrer sa mémoire du ‘NON’ (28 octobre 1940), cette première (et courte) victoire grecque contre les forces de l’Axe. Une commémoration cependant, que les “dirigeants” actuels font désormais et décidément tout, pour faire oublier. Et pourtant...

(...) Metaxás avait cependant prévu le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, comme il avait également prévu l’attaque de Mussolini. Il avait d’abord et surtout, pris la décision, celle qui s’imposait en pareilles conditions, autrement dit, à ne pas céder, tout en préparant la Grèce et son armée devant le conflit qui se profilait. “Ma décision est terrible au cas où l’Italie nous menacerait”, “J’annonce à Waterlow et Hopkinson les nouvelles depuis Rome, je leur annonce, ainsi qu’à Asimakopoulos, ma décision de résister jusqu’au bout” (Sydney Waterlow était l’Ambassadeur britannique à Athènes, Henry Hopkinson le Premier secrétaire de l’Ambassade et Aléxandros Asimakopoulos l’attaché militaire de l’Ambassade grecque à Rome), voilà ce que Metaxás écrivait dans son journal personnel, aux dates du 17 mars et du 9 avril 1939 (éditions Govosti, Athènes, 1960).

Le 15 août 1940, le sous-marin italien ‘Delfino’, coule le croiseur grec ‘Elli’... en temps de paix. Le croiseur, alors ancré dans le port de Tinos, escorte un bateau de pèlerins qui participent à la fête de la Dormition de la Vierge. Lors de l’explosion du navire, neuf marins et officiers sont tués et 24 autres sont blessés. Cependant, le gouvernement grec, désireux d’éviter (plus exactement de retarder) la confrontation avec l’Italie, annonce que la nationalité de l’attaquant est inconnue. Notons qu’après la guerre, l’Italie remet à la Grèce le croiseur ‘Eugenio di Savoia’ en guise de compensation pour la destruction de l’Elli. Le navire italien est alors renommé Elli et sert l’armée grecque jusqu’en 1973. (...)

La mobilisation générale et autant mobilisation populaire du 28 octobre 1940 ont presque surpris. Certains germanophiles qui servaient au régime de Metaxás ne savaient plus comment réagir. Yórgos Séféris nous a laissé un texte édifiant (et de l’intérieur) sur cette période, sous le titre : “Manuscrit - Septembre 1941” (éditions ‘Ikaros’, Athènes 1980) :

“Je n’avais pas de parti, ni chef, ni camarades. Je lisais les journaux grecs seulement par l’obligation qui m’était faite par mon service. Je me souvenais de cette phrase lue dans un roman, prononcée par un soldat de la Guerre de 1914. ‘Le garde à vous est une attitude distante’. Par la soumission j’exécutais alors ma tâche donnée par l’État. Je n’avais aucune préférence (politique), je les voyais tous pareils à eux-mêmes, vides, insignifiants, nuisibles (...)”. (...)

Automne européen, ses mémoires, sa météorologie ainsi connue. Cette année, les Grecs... découvrent (enfin) la Catalogne de la dernière actualité avec la première neige. “Notre été est décidément mort”, mais pas notre mémoire. La commémoration du 28 octobre est derrière nous, sauf pour ce qui est des agissements des politiciens robotisés. Un monde étranger, un monde qui nous est vraiment extérieur. Ni ceux du gouvernement, ni ceux de l’opposition ne nous sont sympathiques comme dirait notre poète Yorgos Séféris. Comme du temps de Metaxás, c’est la lassitude des gens, qui gouverne alors (et déjà) leurs pensées. (...)