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Amnesty International
Féminicides au Mexique  : les autorités violent les droits des femmes avec des enquêtes insuffisantes
Article mis en ligne le 5 octobre 2021
dernière modification le 4 octobre 2021

Les autorités mexicaines négligent les droits des femmes dans les enquêtes sur les féminicides. Une réalité que nous dénonçons avec notre nouvelle enquête et notre campagne #HastaSerEscuchadas (« jusqu’à ce qu’elles soient entendues  ») en soutien aux victimes et à leurs familles.

3 723. C’est le nombre de femmes mortes recensées par les autorités mexicaines en 2020. 940 de ces cas sont suspectés d’être des féminicides.

Notre enquête met en lumière les failles de procédure dans quatre affaires emblématiques de féminicides. Elles s’appelaient Nadia Muciño Márquez, Daniela Sánchez Curiel, Diana Velázquez Florencio et Julia Sosa Conde. Assassinées entre 2004 et 2018, elles étaient toutes portées disparues avant leur mort. Ces féminicides ne sont pas des cas isolés mais le reflet d’une réalité pour les femmes dans tous les Etats du Mexique.

Peu de personnel et du matériel insuffisant pour enquêter

Les autorités mexicaines n’examinent pas correctement les lieux où les faits se sont produits, ne conservent pas de façon appropriée les preuves qui ont été collectées et ne procèdent pas à des expertises, ce qui cause la perte de données, d’objets, de substances et de témoignages. Cette négligence se reflète notamment dans le fait que le personnel du parquet général de l’État de Mexico (FGJEM) ne dispose pas des conditions nécessaires pour mener à bien les enquêtes. La surcharge de travail du service est constante et ses ressources matérielles insuffisantes pour accomplir certaines tâches. De plus, le personnel doit payer de sa poche une partie du matériel nécessaire pour mener les enquêtes et n’a pas d’endroit où conserver les preuves de façon sécurisée, ce qui favorise leur contamination et leur destruction. (...)

Les familles se retrouvent seules pour mener l’enquête (...)

«  Chaque féminicide a un impact terrible sur la famille de la victime qui cherche à obtenir vérité, justice et réparation […]. C’est pourquoi nous continuons d’insister sur le fait que la violence à l’égard des femmes doit constituer un sujet hautement prioritaire pour le gouvernement fédéral et les autorités locales  »
Edith Olivares Ferreto. Directrice d’Amnesty International Mexique (...)

Par ailleurs, les autorités n’appliquent pas toujours la dimension de genre pendant toute la procédure pénale, contrairement à ce que prévoient les protocoles pour les enquêtes sur la mort violente de femmes. Ces insuffisances entravent la procédure judiciaire et augmentent la probabilité d’une impunité dans ces affaires. Les autorités mexicaines sont tenues d’appliquer les dispositions des traités internationaux auxquels le Mexique est partie et qui établissent un ensemble de normes et de principes pour garantir les droits des femmes. Nous continuerons d’élever notre voix avec les familles de victimes, et d’accompagner ces dernières dans leur quête de la vérité, de justice et de réparation pour les préjudices subis, jusqu’à ce qu’elles soient entendues. (...)