
La banque BNP Paribas possède toujours 171 filiales dans les paradis fiscaux, dont 6 dans les Îles Caïmans. Ces derniers mois, des réquisitions citoyennes de chaises dans les agences bancaires se sont multipliées pour dénoncer l’évasion fiscale, qui coûte 1000 milliards d’euros par an aux budgets publics en Europe (lire nos précédents articles). Cette pression a-t-elle eu un impact ? Selon l’association Attac, les responsables de BNP viennent d’annoncer leur intention de fermer leurs « dernières branches encore actives dans les Îles Caïmans ». L’information est consignée dans un compte-rendu de la commission financière du Comité central d’entreprise de la banque, daté du 3 mai 2016 [1].
« Le retrait des îles Caïmans de BNP Paribas, champion français de l’évasion fiscale, est une victoire importante car ce paradis fiscal est le numéro un mondial en matière de dépôts par des non résidents », se réjouit Dominique Plihon, porte-parole d’Attac. 1310 milliards de dollars sont déposés dans les banques des Iles Caïmans, selon la Banque des règlements internationaux. L’équivalent de deux tiers du PIB de la France... dans un pays qui compte moins de 60 000 habitants.
Interrogée sur le sujet ce 24 mai, BNP Paribas n’a pas encore commenté l’information. Plusieurs autres banques françaises sont implantées aux Îles Caïmans, comme le groupe BPCE, le Crédit agricole, le Crédit mutuel et la Société générale [3]. « Après cette première victoire, nous appelons à poursuivre et amplifier les actions visant les agences des principales banques impliquées dans les paradis fiscaux », poursuit Thomas Coutrot, porte-parole d’Attac. «