
La « Zad de la dune » a été évacuée mercredi 8 avril, en fin d’après-midi, à Brétignolles-sur-Mer (Vendée). Les autorités publiques et municipales ont enfreint les règles de confinement pour vandaliser la Zad. Le but : construire un port inutile et détruisant la biodiversité.
Mercredi matin 8 avril, un incident a éclaté aux alentours de la Zad de Brétignoles-sur-Mer. D’après les occupants du site, un couple d’automobilistes aurait écrasé un chiot leur appartenant. En retour, le propriétaire de l’animal a détérioré le véhicule, ce qui a conduit à une première intervention de la gendarmerie. L’homme a été interpellé.
En fin d’après-midi, le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) s’est déplacé pour interpeller et arrêter les occupants de la dune. « La vingtaine de camarades présente sur place a été nassée dans les champs puis embarquée vers 18h30 pour des contrôles d’identité », indique un communiqué de presse écrit par les « gardiens de la dune ».
D’après un témoignage recueilli par France Bleu Loire Océan, le dispositif déployé (hélicoptère, drones, nombre de véhicules) était « impressionnant ». Selon Les Sables – Vendée Journal, « l’opération aura mobilisé deux Psig, un escadron de gendarmerie mobile, une quinzaine de gendarmes motocyclistes et 36 enquêteurs pour vérification d’identité. »
Les militants ont été répartis dans différents commissariats du département. La majorité a depuis été relâchée. « Certain.es sont sorti.es très tard [dans la nuit de mercredi 8 à jeudi 9 avril] dans des villes qu’iels ne connaissent pas, iels se sont donc retrouvé.es à la rue en pleine nuit et loin de tout soutien, à la merci du moindre contrôle et d’une amende puisque aucune attestation ne leur a été délivrée », écrivent encore les zadistes. (...)
« On pense tous que c’était juste un prétexte pour pouvoir évacuer la Zad de manière facile et rapide », dit à Reporterre par téléphone un soutien de la Zad. Par ailleurs, raconte à Reporterre Jean-Baptiste Durand, président de La Vigie, association historiquement opposée au projet de port , « les gendarmes sont repartis vers 20h, il commençait à faire nuit. Puis sont arrivés les engins de la commune, les services techniques, le maire, un adjoint, et quelques dizaines de personnes venues aider à faire le ménage. Chaque cabane a été incendiée. » D’après les occupants du site, leurs camions aménagés auraient été vandalisés à coup de pieds de biche, et les moteurs percés. « Ce qui m’interpelle le plus, c’est que le maire ait appelé 70 personnes civiles en plein confinement », déplore à Reporterre Martine Lucé, présidente de l’association Demain Brétignolles. (...)
Les occupants du site interrogent les forces de l’ordre, sans avoir reçu jusqu’à présent de réponses : Où sont leurs animaux ? Comment, en période de confinement, des citoyens brétignollais ont-ils pu quitter leur logement et se regrouper, à l’appel de la municipalité, pour venir aider à nettoyer ? Pourquoi les cabanes contenant des objets personnels ont-ils été incendiés ? (...)