
Une centaine nombre d’enseignant-e-s et chercheur-e-s en études de genre, dont Sandra Laugier et Anne Emanuelle Berger, s’inquiètent « des jours difficiles pour les droits des femmes et des minorités sexuelles » que pourrait impliquer l’accession de François Fillon à l’Elysée.
L’expression publique de la réticence de Monsieur Fillon à l’égard du droit à l’avortement ; son indifférence notoire à l’égard du principe d’égalité entre les femmes et les hommes (il n’a pas voté la loi d’août 2014) ; le soutien politique des animateurs de "La Manif pour tous" à celui qui vota naguère contre la dépénalisation de l’homosexualité puis contre le PACS ; le recul annoncé du droit des minorités sexuelles à l’égalité devant la filiation (interdiction de la PMA pour les couples lesbiens, abrogation de l’adoption plénière), sont autant d’indications de ce qui menace dans ce domaine, comme dans d’autres.
L’heure nous paraît grave. Rien n’est jamais acquis en matière de droits. Avec le retour d’un ordre moral et familial d’un autre âge, c’est aussi, nous le savons, la réflexion et la recherche qui accompagnent et justifient le progrès de l’égalité des sexes et des sexualités qui se trouvent menacées. C’est l’existence et la légitimité du champ scientifique des études de genre qui pourraient être remis en question.
Aussi en appelons-nous à l’exercice d’une vigilance active. Mobilisons-nous dès maintenant contre ce qui s’annonce.
Et s’il ne nous appartient pas de suggérer telle ou telle stratégie électorale, du moins invitons-nous nos collègues enseignant.e.s et chercheur.e.s dans ce domaine, ainsi que tous.tes les citoyen.ne.s concerné.e.s, à faire ce qui leur paraitra efficace et juste pour tenter d’éviter ce sombre scénario.
Si vous souhaitez signer cet appel, merci d’envoyer vos signatures à Kamila Bouchemal (Kamila.bouchemal chez legs.cnrs.fr) et à Lola Gonzalez (lola.gonzalez chez mshparisnord.fr).