Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
CADTM
Eric Toussaint : « Le peuple grec se trouve aujourd’hui à l’épicentre de la crise du capitalisme »
Discours d’Eric Toussaint au festival de la jeunesse de Syriza à Athènes, le 6 octobre 2012
Article mis en ligne le 23 octobre 2012
dernière modification le 22 octobre 2012

« Nous vivons et traversons une des pires crises du système capitaliste mondial. Mais le capitalisme ne va pas mourir de mort naturelle dans son lit. Les crises font partie du métabolisme du capitalisme. Seule l’action consciente des peuples peut détruire et dépasser le capitalisme pour ouvrir la voie au socialisme démocratique.

Le peuple grec se trouve aujourd’hui à l’épicentre de la crise du capitalisme. La façon dont le peuple grec, avec ses mobilisations, pourra affronter et donner une réponse à cette crise capitaliste est déterminante pour offrir une solution au niveau international. Vous vous trouvez dans l’épicentre de la crise et de la solution à cette crise.

Il y a 6 ou 7 ans, l’épicentre de l’alternative au capitalisme se trouvait en Amérique du Sud : au Venezuela, en Équateur, en Bolivie, quand Hugo Chavez disait en 2004 qu’il ne croyait plus à la troisième voie, qu’il pensait qu’il fallait au niveau mondial un socialisme du 21e siècle. Aujourd’hui, l’épicentre des alternatives - qui n’ont toujours pas vu le jour, comme l’indiquent bien le titre de cette conférence – s’est déplacé vers l’Europe.

Ce que les peuples du Venezuela, d’Équateur et de Bolivie ont montré au niveau mondial, c’est qu’il est parfaitement possible de résister à l’offensive capitaliste, qu’il est parfaitement possible d’appliquer une politique de redistribution de la richesse, de socialiser les grandes entreprises stratégiques, qu’il est absolument possible et nécessaire de récupérer le contrôle sur les biens communs comme les ressources naturelles. Ils l’ont fait, ils sont toujours au gouvernement (...)

Il est clair qu’une annulation de la dette est nécessaire mais pas suffisante. Annuler la dette de la Grèce sans changer le reste de l’économie et du modèle social et économique injuste ne permettra pas à la Grèce de construire une alternative en faveur du peuple. L’annulation, la suspension de payement de la dette est nécessaire, mais la socialisation du système bancaire, un autre système fiscal pour que les riches payent davantage d’impôts et pour la réduction d’impôts sur les services et les biens de première nécessité, font partie d’un modèle alternatif absolument nécessaire.

Chers amis, chères amies, l’histoire n’est pas pré-écrite. Plusieurs scénarios restent ouverts devant nous. On peut continuer dans la situation chaotique actuelle où il y a de plus en plus d’autoritarisme avec des gouvernements qui sont au service des banques. Ça peut encore durer des années. Un autre scénario est possible et pire : un scénario autoritaire néofasciste. C’est un grave danger qui menace réellement. Mais il y existe deux autres scénarios : sous pression populaire, il peut y avoir un capitalisme régulé, un capitalisme comme dans les années 1950-1960, un capitalisme de type keynésien. C’est une issue possible. Mais si nous sommes autant à s’être réunis ici ce soir, c’est parce que nous pensons que cela ne vaut pas la peine de limiter notre lutte à essayer de discipliner le capitalisme. Nous voulons dépasser le capitalisme. Nous voulons un socialisme démocratique, autogestionnaire du 21ème siècle. Vive le socialisme international. Vive le socialisme autogestionnaire. Vive Syriza. Vive le peuple grec. Vive la résistance des peuples. Vive la révolution, camarades ! »