
un modèle que les Kirchner n’ont cessé de soutenir - via des multinationales, auxquelles les lois néolibérales des années 1990 accordent de nombreux avantages. Ce modèle commence à être remis en cause un peu partout en Amérique du Sud - en témoignent les débats autour de concepts comme le néo-extractivisme, le buen-vivir auquel le sommet de Cochabamba a donné une visibilité inédite.
En Argentine, nous venons de vivre un moment crucial. Cette loi de protection des glaciers, soutenue par les organisations environnementales, par les assemblées citoyennes du pays, et par des intellectuels, vient d’être approuvée par le Sénat après l’avoir été par l’assemblée nationale. Elle est le fruit de plus d’un an et demi de bataille : une première loi votée à la fin 2008 reçut un véto de la présidente C. Kirchner. Derrière ce veto se dissimulait la pression des grands lobbys miniers comme Barrick Gold, bien soutenus par les gouverneurs des provinces andines en faveur des méga projets miniers à ciel ouvert. Derrière l’apparente technicité de la question de la protection des glaciers, ont ainsi été dévoilés les intérêts économiques de ceux qui veulent développer les activités extractives dans des zones qui allaient être protégées. Malgré le renforcement des pressions des lobbys, la loi vient d’être votée, divisant les formations politiques. C’est une grande victoire pour les mouvements qui l’ont soutenue. (...)
Cette loi est importante car elle est la première loi d’une portée nationale et ouvre une brèche dans les règles juridiques constituées dans les années 1990 et qui sont favorables aux transnationales. Cette loi ne règle évidemment pas tous les problèmes. C’est seulement pas à pas qu’il sera possible de démanteler les normes juridiques mises en place dans les années 1990. Cette loi y contribue. Désormais considérés comme des « biens publics », les glaciers argentins vont faire l’objet d’un inventaire national en vue de les protéger et d’en assurer le suivi. (...)
L’Argentine est la 6ème réserve de la planète en minerais non encore exploités. Ces minerais ne peuvent être exploités que par des techniques extrêmement destructrices pour l’environnement. (...)
le discours ne suffit pas, il est nécessaire de penser une alternative. Cette alternative passe nécessairement par le développement des économies régionales. (...)