
Plus de 2000 enfants réunionnais transplantés en métropole de 1962 à 1984 attendent toujours leur lieu de mémoire dans l’hexagone. Depuis la remise du rapport "Vitale" à la ministre Annick Girardin il y a plus d’un an, "rien ne vient" déplore la fédération des enfants déracinés des DROM. C’est pourquoi elle sollicite aujourd’hui le Président de la République, afin d’obtenir une place au sein du futur mémorial de l’esclavage.
"C’est important d’avoir un endroit où l’on peut se retrouver, un endroit qui nous appartient pour vivre la mémoire de notre histoire, celle des enfants exilés".
Pour la FEDD, ce lieu doit être public et accessible à tous, un lieu de vie où photos, documentaires et textes pourront être présentés. "Le ministère nous a proposé de l’installer dans la Creuse, mais nous ne voulons pas stigmatiser la région, c’est pourquoi nous pensons qu’un mémorial à Paris serait idéal : plus accessible, c’est également là que nous sommes tous d’abord arrivés en métropole étant enfants".
Deux tentatives de suicide depuis le début de l’année
La fédération demande également à ce qu’un dispositif psychologique solide soit mis en place pour aider les victimes à surmonter le traumatisme de l’exil : "Deux anciens enfants transplantés en métropole ont tenté de se suicider depuis le début de l’année. Ce traumatisme est encore très lourd chez certaines personnes", explique Valérie Andanson.
Si les victimes bénéficient déjà d’un billet d’avion tous les trois ans pour se rendre sur l’île d’où ils ont été arrachés, la FEDD demande également à ce que la bourse accordée pour l’hébergement soit doublée : "la bourse est de 500 euros, ce qui est peu lorsqu’on connaît le coût de la vie à La Réunion".
Enfin, la fédération attend toujours que l’histoire des enfants transplantés soit intégrée dans les programmes scolaires, comme annoncé par Annick Girardin. (...)