
Pas une rue, pas une avenue au nom du général Bugeaud. Sous ses ordres, des milliers de personnes ont été massacrées en Algérie, parfois asphyxiées dans des grottes (par enfumades). Rendez vous ce vendredi là où se trouve sa statue à Paris, 107 rue de Rivoli, à 18h30. pic.twitter.com/jT8AvJGtAE
— Ludivine Bantigny (@Ludivine_Bantig) June 18, 2021
A l’initiative de l’universitaire Olivier Le Cour Grandmaison et du président de l’Association Les Oranges, M’hamed Kaki, un rassemblement a lieu le 18 juin 2021 devant la statue du maréchal Bugeaud, qui domine la façade nord du Louvre, le long de la rue de Rivoli à Paris. La date a été choisie en référence à celle des enfumades ordonnées par le colonel Pélissier, le 18 juin 1845, pour provoquer la mort par asphyxie des populations civiles algériennes qui s’y étaient réfugiées. Elles ont anéanti, conformément aux ordres du général Bugeaud, une tribu entière – celle des Ouled Riah - dont les membres s’étaient réfugiés dans les grottes du Dahra, proches de Mostaganem. (...)
L’association Les Oranges a lancé la pétition ci-dessous, adressée à l’Etat français le 15 février 2021
Bugeaud ; ce sont les « enfumades » recommandées à ses officiers en des termes très clairs sur le but poursuivi : la destruction physique des « indigènes ». « Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, fumez-les à outrance comme des renards », déclare ce général aux cadres de l’armée d’Afrique qui s’apprêtent à partir en mission. Saint-Arnaud, Montagnac et Pélissier, pour ne citer que ceux-là, se sont exécutés avec zèle. En particulier le colonel Pélissier qui, le 18 juin 1845, a anéanti une tribu entière – celle des Ouled Riah - dont les membres désarmés s’étaient réfugiés dans les grottes du Dahra, proches de Mostaganem.
Bilan : près de mille morts. Bugeaud : bourreau des « indigènes » algériens qu’il a massacrés, déportés et razziés en détruisant parfois complètement leurs oasis et leurs villages livrés aux flammes de ses colonnes infernales ?
Assurément. Il fut aussi un ennemi acharné de la République qu’il a combattue les armes à la main pour défendre la monarchie de Juillet. Vaincu, il a poursuivi la bataille en rédigeant un traité de la guerre contre-révolutionnaire en milieu urbain : De la Guerre des rues et des maisons.
Bugeaud ?
Une insulte permanente à l’émancipation des peuples et aux Algériens en particulier, et à la République qu’il a toujours haïe.
Et une offense inacceptable faite aux héritiers de l’immigration coloniale et postcoloniale victimes de discriminations mémorielles qui s’ajoutent à toutes celles qu’ils subissent par ailleurs.
PAS UNE RUE, PAS UNE AVENUE,
PAS UNE ECOLE NE DOIVENT PORTER SON NOM,
ET SES STATUES DOIVENT DISPARAITRE
Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire
et M’Hamed Kaki, président de l’association Les Oranges.
Nanterre le, 15 février 2021
Signature ouverte aux personnes, associations, syndicats et partis
Cet appel, déjà signé par près de 1000 personnes, est désormais international puisque des citoyen-ne-s d’Algérie, Belgique, Canada, Congo-Brazzaville, Espagne, Etats-Unis, Japon, Norvège, Nouvelle-Calédonie, Réunion, Royaume-Uni, Suisse, Taiwan le soutiennent d’ores et déjà. Et de nombreux élu-e-s : conseiller-e-s municipaux, régionaux, les maires de Gennevilliers, Patrice Leclerc, de Bobigny, Abdel Saadi, de Givors, Mohamed Boudjellaba, etc…