
Comme les banques, le puissant secteur suisse du négoce des matières premières concentre les critiques de citoyens. Le gouvernement est pointé du doigt pour son inaction face aux pratiques opaques des multinationales comme Glencore, Xstrata, Vitol ou Mercuria, hébergées dans le pays.
La part des compagnies implantées en Suisse et participant au négoce mondial des matières premières est estimée entre 15 et 25%. Les chiffres publiés par les industriels révèlent que 60% du commerce mondial des métaux ou du café se pratique dans le pays. De même que la moitié des échanges sur le sucre, et 35% de ceux sur le pétrole brut ou les céréales.
Dans ce contexte, les critiques sur place comptent se faire entendre des géants du secteur à l’occasion du sommet annuel Financial Times Global Commodities Summit qui se tient ce 15 avril à Lausanne. (...)
Pour les protestataires, ce sommet « est un symbole de l’exploitation et de la spéculation ». « Alors que ces sociétés font de plus en plus de profits, les populations locales des pays miniers sont les premiers à subir des dommages environnementaux, des expulsions, des mesures anti-syndicales et l’évasion fiscale », dénonce Yvonne Zimmermann, membre de MultiWatch, une coalition d’ONG, de syndicats et d’organisations altermondialistes.
Ce sont plus d’un vingtaine d’organisations qui ont appelé à manifester à l’ouverture du sommet à Lausanne le 15 avril. « Selon nous, ce sont les peuples qui devraient pouvoir contrôler l’extraction et le commerce des matières premières, pas des entreprises à but lucratif », explique l’un des organisateurs, Alwin Egger, membre d’ATTAC. (...)