
Des tensions émergent en Italie, où le confinement national a été décrété il y a plus de trois semaines en réponse à la pandémie du coronavirus. “On n’a plus un euro. On ne tiendra pas une semaine de plus dans ces conditions”, alerte un habitant de Palerme (Sicile), dans une vidéo mise en ligne ces jours-ci. Si le gouvernement ne leur apporte pas plus de soutien, “la révolution va éclater”, prévient-il. “Je n’en peux plus. Je suis au bout du rouleau. Ils nous affament”, confie un commerçant de la ville de Bari, dans le sud de l’Italie. (...)
“J’ai besoin de nourriture”
Une autre vidéo montre un groupe de gens interpellant des policiers stationnés devant une banque fermée. “On n’a plus de nourriture, ni d’argent. Ma boutique est fermée depuis maintenant 20 jours. De quoi suis-je censé vivre ?” demande un homme.
“Venez chez moi, s’il vous plaît. Vous verrez qu’il ne me reste plus rien. J’ai besoin de nourriture”, implore une femme.
La solidarité initiale des Italiens face à la crise du coronavirus s’est manifestement estompée, notamment dans les régions pauvres du sud du pays, et les habitants supportent mal les restrictions qui affectent leur vie quotidienne. Les scènes d’Italiens chantant au balcon ont cédé la place à des images de frustration et de colère.(...)
“Nous devons agir vite, très vite”, a averti le maire de Palerme, Leoluca Orlando, dans La Stampa. “La détresse des gens pourrait se transformer en violence.” Cette semaine, le gouvernement italien a annoncé que le confinement serait prolongé “au moins” jusqu’à Pâques, si ce n’est au-delà. Le lundi 30 mars, le bilan était de 11.591 morts, soit 812 de plus que la veille et davantage que tous les pays. Le nombre total d’infections avérées s’élève à 101 739, même si le taux de nouvelles contaminations semble ralentir.
la situation italienne indique l’apparition d’un nouveau front dans la lutte contre le coronavirus : l’importance vitale de maintenir le moral de la population et l’ordre social. (...)