Des centaines d’avocats, stimulés par la contestation en Tunisie et en Egypte, ont protesté jeudi dans plusieurs villes d’Irak contre la corruption, les détentions arbitraires et le chômage dans le pays.
Des manifestations ont eu lieu à Bagdad, Kerbala, Kout, Ramadi et Amara au lendemain des déclarations du chef de la Commission pour l’intégrité (CPI) assurant que le plus souvent les ministres préfèrent couvrir la prévarication que lutter contre elle.
Dans la capitale, environ 500 personnes, en majorité des avocats mais aussi des chefs tribaux, ont appelé le gouvernement à autoriser les enquêtes sur les "prisons secrètes", permettre aux détenus d’avoir accès à des avocats, à lutter contre la corruption et à créer des emplois.
"Nous voulons que les avocats soient protégés, les corrompus soient chassés et que du travail soit donné aux Irakiens", a déclaré à l’AFP Kazem al-Zoubaidi, porte-parole de l’Ordre des avocats de Bagdad. Sur une banderole figuraient les mêmes revendications.
Deux rassemblements, l’un d’avocats et l’autre de simples citoyens, rassemblant au total 500 personnes, ont eu lieu à Kout, à 160 km au sud-est de Bagdad, pour protester contre l’absence d’infrastructures, comme l’électricité, l’eau potable et les égouts.(...)
Les infrastructures en Irak sont dans un état pitoyable après vingt ans de guerres, de sanctions puis de conflits confessionnels qui ont suivi l’invasion conduite par les Etats-Unis en 2003.
Dans un entretien avec l’AFP, le juge Rahim al Ugaili avait affirmé : "dès qu’ils prennent leurs fonctions, ils considèrent leur ministère comme une propriété familiale et empêchent les autres d’y pénétrer ou d’y lutter contre la corruption".(...)