Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
GEO
En France, de rares procès filmés pour l’Histoire
Article mis en ligne le 27 août 2020

Le premier président de la cour d’appel de Paris a autorisé l’enregistrement du procès des attentats de janvier 2015, qui s’ouvrira le 2 septembre à Paris. En trente-cinq ans, seuls douze procès ont fait l’objet d’un enregistrement historique dans l’Hexagone.

De Nuremberg au génocide rwandais, de grands procès ont été filmés pour l’Histoire : en France, où les précédents restent rares, celui des attentats de janvier 2015, qui s’ouvre le 2 septembre à Paris, constituera une première en matière de terrorisme. Sur sollicitation du parquet national antiterroriste (Pnat), le premier président de la cour d’appel de Paris a autorisé l’enregistrement de ce procès "historique".

Dans son ordonnance du 30 juin, il souligne que les attaques ayant visé la rédaction de Charlie Hebdo, des policiers et le magasin Hyper Cacher "ont été les premières d’une série d’actions à caractère terroriste dans les mois qui ont suivi et qui ont endeuillé la France".

Par "le retentissement et l’émotion qu’ils ont engendrés", les attentats de janvier 2015 ont "largement dépassé les frontières" et "profondément marqué l’histoire du terrorisme national et international", selon l’ordonnance. Des caméras avaient fait pour la première fois leur entrée dans les prétoires à Nuremberg, où s’est tenu en 1945-46 le procès de 21 dignitaires nazis pour "crimes contre l’humanité", qui a posé les jalons du droit pénal international.

Ce ne sera le cas qu’en 1987 en France, à l’occasion du procès à Lyon du criminel nazi Klaus Barbie. Dans la perspective de ce procès, le garde des Sceaux d’alors, Robert Badinter, a porté une loi, votée en 1985, autorisant les captations sonores et audiovisuelles - strictement interdites par la loi de 1881 sur la liberté de la presse - quand elles présentent "un intérêt pour la constitution d’archives historiques de la justice".

En trente-cinq ans, seuls douze procès ont fait l’objet d’un enregistrement historique. Il s’agit des procès de Paul Touvier (1994) et Maurice Papon (1997-98) pour crimes contre l’humanité sous l’Occupation, celui intenté par le négationniste Robert Faurisson à Robert Badinter (2007), celui de l’ex-junte chilienne (2010).

Ont également été filmés les trois procès de l’explosion en 2001 de l’usine AZF à Toulouse et ceux liés au génocide rwandais, en première instance comme en appel. (...)

Les images ne sont pas diffusées en direct et sont conservées par les Archives nationales. La communication et la diffusion des enregistrements sont réglementées et ne peuvent intervenir qu’une fois la décision devenue définitive (après éventuels appel et cassation). Après cinquante ans, la reproduction et la diffusion sont libres.