
Le gouvernement brésilien a mis fin à une réserve naturelle dans le nord de la forêt, rendant possible son exploitation par des compagnies privées notamment minières.
Près de quatre millions d’hectares de forêt amazonienne ont été ouverts mercredi 23 août à l’exploitation minière par des entreprises privées. C’est le résultat d’un décret signé par le président brésilien Michel Temer qui abroge leur statut de réserve naturelle, en vertu duquel seules des compagnies publiques y avaient accès.
Les ONG dénoncent les risques de conflits entre les entreprises minières, la protection de la biodiversité et les populations indigènes vivant sur ces territoires.
Un espace de protection
Créée en 1984 sous la dictature militaire, la Réserve nationale de cuivre et associés (Renca) se situe entre les États de Para et d’Amapa. En vertu de ce statut, seules des entreprises publiques pouvaient jusqu’à présent y mener des activités.
Le décret ouvre 31 % du territoire auparavant couvert par la Réserve aux exploitants. (...)
Selon le directeur de WWF-Brésil, Mauricio Viovodic, « en plus de la déforestation, la perte de biodiversité et des ressources en eau, il y aura une intensification des conflits sur la terre et des menaces sur les peuples indigènes et populations traditionnelles ».
Selon le rapport de l’ONG, les terrains les plus intéressants pour l’exploitation minière coïncident avec les zones de protection complète, réservées exclusivement à la protection de ressources naturelles. Deux populations indigènes, vivant sur le territoire auparavant couvert par la réserve, pourraient également être affectées par la suppression de ce statut.
Temer accusé de brader la forêt amazonienne
Le décret intervient alors que les critiques s’amoncellent à l’encontre de Michel Temer, accusé de brader la forêt amazonienne. Le président brésilien utiliserait cette dernière comme monnaie d’échange pour obtenir le soutien de puissants lobbys, notamment des compagnies minières ou encore de l’agrobusiness. (...)