
Pour donner un nouveau souffle à la campagne internationale pour l’annulation de la dette du dictateur Ben Ali, commencée peu après la fuite de celui-ci, un collectif de la société civile « La rencontre citoyenne pour la lutte contre la dictature de la dette » a déclaré, hier, une guerre ouverte aux concepteurs de la politique économique du pays.
Les « aberrations » d’Elyès Fakhfekh
Le premier à se trouver dans la ligne de mire de ce collectif citoyen composé entre autres des experts de RAID-ATTAC, des étudiants de l’UGET, des jeunes chômeurs de l’UDC, ou encore des jeunes travailleurs de l’UGTT n’est autre qu’Elyès Fakhfekh.
Et pour cause, « ses aberrations et son discours manipulateur », a ainsi justifié Fethi Chemkhi, le porte-parole de RAID, section tunisienne de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne.
Le ministre provisoire des Finances a en effet déclaré le 5 novembre au JT de la chaîne Wataniyya que « la Tunisie s’endette pour financer la subvention des matières de base. »
« C’est totalement faux ! Les subventions sont financées par les recettes fiscales qui proviennent à 80% des impôts imposés aux travailleurs », s’est indigné Fethi Chemkhi. « Le ministre n’a évoqué que les 4000 millions de dinars de la subvention, a-t-il renchéri. Pourquoi n’a-t-il rien dit sur les 4070 millions de dinars alloués dans le cadre du budget de 2013 au remboursement de la dette du régime de Ben Ali ? »
Aussi outré que perplexe, Fethi Chemkhi s’est ainsi montré dépassé par, a-t-il dit, « l’attitude d’Elyès Fakhfekh qui n’a pas trouvé mieux, comme ultime solution au déficit budgétaire du pays, que de proposer de limiter les dépenses destinées aux subventions (sic !) ». (...)
les initiateurs de la campagne des deux rives de la Méditerranée se sont dits plus motivés que jamais à continuer la bataille, et contre la dette, et contre la « frénésie endettrice ».
Les activistes tunisiens essaieront ainsi de récupérer le mécontentement de la classe moyenne à propos des récentes déclarations du ministre des Finances concernant la diminution des subventions. Ils feront du débat de la loi des finances 2014 leur cheval de bataille, tout en présentant des alternatives et des solutions « humaines ».