
Le virus Ebola poursuit son extension en Afrique de l’Ouest, avec un dernier bilan de plus de 15.000 cas et 5.000 décès. Pour mieux lutter contre cette épidémie, un diagnostic le plus précoce possible est une nécessité. Un test français est dans les starting-blocks.
Présenté par l’Inserm, le test diagnostique rapide du virus Ebola, développé par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), pourrait rapidement être utilisé en Afrique de l’Ouest. En tout cas, il « va être évalué sur le plan clinique dans les semaines qui viennent, sur des échantillons pathologiques, au centre que la Croix-Rouge française vient d’ouvrir à Macenta en Guinée », a indiqué Laurent Bellanger, chef du Laboratoire d’ingénierie cellulaire et biotechnologie du CEA à l’agence de presse Destination Santé. Une bonne nouvelle, car l’attente se fait longue. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs rappelé ce mercredi dans un communiqué l’importance de parvenir à mettre au point un test « facile, efficace et peu onéreux » très vite. (...)
Actuellement, le seul test utilisé est la RT-PCR (reverse-transcriptase polymerase chain reaction). « Elle nécessite (pour chaque test) un tube de sang plein, exige 2 à 6 heures pour son exécution et coûte environ 100 dollars américains (environ 80 euros) », précise l’OMS. « Ces exigences sont difficiles à remplir dans certains pays dont les moyens sont très restreints, ce qui limite sévèrement les capacités d’analyse. » Résultat : du temps perdu et des risques inutiles.
« Des personnes porteuses d’autres maladies infectieuses courantes, comme le paludisme ou la dengue, et présentant des premiers symptômes similaires, pourront être détenues de manière injustifiable dans un centre de "transit" Ebola en tant que mesure de précaution », détaille l’OMS. Et « si elles ne sont pas atteintes lorsqu’elles entrent dans ce centre, il se peut malheureusement qu’elles contractent [le virus] à l’intérieur. »