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Du Tibet à la France, les retrouvailles de deux migrantes au bout de l’exil
Article mis en ligne le 7 février 2020

Palmo et Youdon sont tibétaines. Elles ont toutes deux quitté leur pays pour échapper à la répression chinoise. À des milliers de kilomètres de chez elles et après un périple de plusieurs mois, elles se sont retrouvées en région parisienne, sur une péniche de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), devenue un point de repère pour les migrants tibétains en France.

Les deux jeunes femmes tibétaines de 27 et 29 ans craignent la réaction que pourraient avoir certains de leurs compatriotes en apprenant qu’elles ont parlé à la presse. Car, comme des dizaines de milliers d’autres, Palmo et Youdon, qui sont originaires des environs de Shigatsé, ont dû fuir le Tibet. Elles ont quitté cette région autonome de la Chine pour échapper à la répression de Pékin envers les dissidents politiques présumés.

Leur histoire est celle d’une amitié retrouvée dans l’exil. (...)

Palmo, en tant que nonne bouddhiste, vivait dans un monastère. Youdon, elle, était mariée à un agriculteur. Les Tibétaines convoquent leurs souvenirs respectifs pour reconstituer la soirée de leur rencontre. (...)

"Au Tibet, nous n’avions pas de liberté, nous n’avions aucun droit", résume Youdon. "Moi, par exemple, je suis nonne mais je n’étais pas autorisée à aller prier au temple", abonde Palmo.

Chacune de leur côté, les deux jeunes femmes décident de fuir le Tibet pour se rendre au Népal. Le frère de Palmo – lui aussi religieux bouddhiste - s’y trouve déjà. Youdon part avec son mari.

Le Népal de moins en moins accueillant

Au Népal, la situation n’est pas celle à laquelle Youdon et Palmo s’attendaient. Les Tibétaines ne se sentent pas en sécurité. En juillet 2019, les autorités népalaises refusent pour la première fois d’autoriser les quelque 20 000 Tibétains réfugiés au Népal à célébrer l’anniversaire du Dalaï Lama.

Le pays, historiquement proche de l’Inde, a entamé un rapprochement de la Chine (...)

La péniche "Je sers" est un phare dans le parcours d’exil des Tibétains (...)

Après plusieurs mois passés dans le campement de fortune, les habitants du campement ont été mis à l’abri. Palmo et Youdon sont hébergées début décembre dans un centre d’urgence géré par la Croix rouge à Versailles (Yvelines). Youdon a déjà obtenu l’asile, Palmo, elle, est toujours en attente de sa convocation de la Préfecture.

Les deux jeunes femmes partagent une chambre avec deux autres jeunes Tibétaines. Loin de leurs familles, elles sont devenues un repère l’une pour l’autre.