
L’évènement fut tellement énorme qu’on se demande encore s’il a pu avoir lieu.
Un chef de gouvernement d’un pays démocratique, membre d’une union européenne qui se dit garante des valeurs démocratiques, brandit la menace d’un référendum pour régler des problèmes de basse tactique politicienne. S’ensuit une panique générale des milieux dirigeants. Au secours, le peuple revient ! Nous savions, depuis le mépris manifesté vis-à-vis des votes français, néerlandais, puis irlandais, contre le traité constitutionnel européen, que l’opinion des citoyens était au mieux un indice parmi d’autres ; nous savons aujourd’hui qu’elle est une gêne, une source d’angoisse.
(... ) D’étape en étape, la « gestion des crises » fait apparaître la vie politique pour la simple imposition d’une idéologie en faillite (... )
Qu’on le veuille ou pas, la question du pouvoir est de plus en plus posée. On ne peut continuer à laisser décider par une classe dirigeante peu représentative de faire payer à la masse des citoyens les conséquences d’une politique sur laquelle ces derniers n’ont aucun contrôle réel. Une telle idée s’appelait autrefois option démocratique. De refus en refus d’entendre les citoyens, on se prépare à la montée de la violence………. tout en feignant de s’en inquiéter bien entendu. (... )
Il n’y a pas de démocratie sans citoyens et sans respect de leur volonté. Or, d’Athènes à Paris, domine de plus en plus la peur des citoyens, la négation de leur existence, le dédain de leur présumée incompétence. Qui décide d’ailleurs de leur capacité ? Et qui fit tout pour les abaisser de nouveau au rang de sujet ? La crise de l’éducation, caractérisée par les nombreuses manifestations en Europe en faveur d’une école publique démantelée prouve à la fois l’état pitoyable de celle-ci et la volonté des citoyens de la faire revivre
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Les gouvernements ont de moins en moins de légitimité. Il est urgent de redéfinir, de façon démocratique, les voies de sortie d’une crise qui ne peut mener qu’à une nouvelle barbarie.