
Un jour, un enfant m’a demandé comment les générations futures nous percevraient. Cela faisait suite à une discussion sur les obscurantismes et les croyances qui avaient et régissaient encore le monde. Il supposait, à juste titre, que nous étions loin d’une société qui pouvait lui proposer un modèle juste, ce qui à l’instar de tous ceux de son âge est une revendication fondamentale dans la construction de soi. Je réfléchis un peu et ma réponse fut celle-là :
(...), les personnes du futur percevront peut-être notre époque comme celle de l’obscurantisme monétaire, après celles du racisme, de la religion, des sauveurs... Le fait de croire encore en quelque chose, ici l’argent, limite nos pensées et nos vies. »
Comme quoi si un enfant de 10 ans est capable de comprendre que l’oppression vient des monnaies, des pèzes, des thunes, du cash (j’en passe car ce dieu a tant de noms qu’il est est un panthéon à lui seul), pourquoi les adultes que nous sommes ne pourrions en faire autant ? Avons-nous perdu nos parts de rêves (ceux qui permettent à l’imagination de concrétiser) ou nos capacités de discernement ? (...)
Je sais qu’il faut une révolution des mentalités pour cela. Qu’il faut cesser de vivre pour amasser (argent et objets). Que les rapports humains doivent reprendre toutes leurs places, car ce sont ces émotions qui sont nos réelles raisons de vivre.
Ce n’est pas une mince affaire mais les révolutions commencent toujours quelque part et durent très longtemps, temps que nous n’avons plus tellement.
J’estime que l’époque et ses dérives outrancières et révélatrices a permis, permet et permettra à beaucoup d’humains comme moi de percevoir la prééminence imbécile de l’argent et de tout ce qui s’ensuit. Essayez de compter combien de fois par jour vous avez pensé à l’argent. Vous verrez que vous êtes aussi croyant en cet outil qu’un chrétien de base du moyen-âge l’était dans son dieu.
La lumière, pour reprendre Platon, n’est toujours pas parvenue à nos yeux. Ouvrons-les.