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Deux migrants blessés après des violences dans un camp du nord de la France
#migrants #camps #France #denuement #violences
Article mis en ligne le 4 avril 2023

Ce week-end, le camp de Mardyck, près de Grande-Synthe, a été le théâtre de violences. Deux personnes ont été blessées : l’une par arme blanche et l’autre par arme à feu. En février dernier, un Irakien avait été tué au même endroit. Les associations évoquent un campement isolé où les exilés vivent dans le dénuement le plus total.

(...) Deux enquêtes ont été ouvertes pour ces violences avec armes.

Les circonstances de ces affrontements sont pour l’heure floues. Des bénévoles de l’association Utopia 56 étaient présents au moment des faits mais n’ont pas été témoins de la rixe. "Ils ont seulement vu qu’il se passait quelque chose quand il y a eu un attroupement. C’est à ce moment-là qu’ils ont aperçu la personne blessée", explique à InfoMigrants Fabien Touchard, le coordinateur de l’association dans la région. "On a très peu d’informations sur les causes et sur les profils des exilés transportés à l’hôpital".
Un climat de tension "inévitable"

Le camp de Mardyck, situé à proximité de Grande-Synthe, s’est créé en fin d’année dernière, après le démantèlement de celui de Loon-Plage. Environ 300 exilés, dont des femmes et des enfants, y vivent dans une extrême précarité et un isolement total. L’arrêt de bus le plus proche est à 45 minutes à pied de ce lieu de vie, tout comme le premier supermarché. (...)

"Les conditions sanitaires y sont déplorables : les migrants ont accès à de la nourriture et de l’eau uniquement grâce aux distributions des associations. La situation d’enclavement rend leur quotidien encore plus infernal. Le climat de tension observé ce week-end était inévitable", estime Fabien Touchard.

Le lieu a déjà été le théâtre de violences. Le 14 février, un Irakien d’une trentaine d’années a été tué par balle sur le même camp. Le parquet avait alors émis l’hypothèse selon laquelle la victime aurait été "touchée alors qu’elle se trouvait dans sa tente".

Le procureur de Dunkerque avait alors affirmé que "ces faits pourraient correspondre aux mouvements de violence observés lors des règlements de comptes en passeurs".