Dans l’État de Washington, des vignes dans lesquelles les pesticides ont été réduits voient une augmentation du nombre de papillons. Un effet inattendu et appréciable lié à la restauration de l’habitat
La faune de papillons de la région du centre et du sud de l’État de Washington se caractérise par des espèces adaptées aux étés chauds et secs et aux hivers froids. Mais cet écosystème s’est réduit à cause du développement de l’agriculture extensive. Une cinquantaine d’espèces de papillons sont ainsi en déclin à cause de la perte et de la fragmentation de leur habitat.
La viticulture qui représente une industrie agricole majeure dans cette région a récemment amorcé une transition vers une gestion durable des pesticides. Pour contrôler les espèces de ravageurs nuisibles aux cultures, les exploitants s’orientent vers la restauration de l’habitat, avec des plantes natives qui favorisent les populations d’arthropodes bénéfiques : prédateurs et parasitoïdes. Pour ce faire, ils plantent des buissons près des vignes, avec des espèces végétales qui ont tendance à attirer les « bons insectes », comme les guêpes parasites qui se nourrissent sur des insectes nuisibles. Cette méthode est testée dans l’État de Washington où les vignes font face à moins de nuisibles, et utilisent moins de pesticides, que les vignobles d’autres États comme la Californie. (...)
l’augmentation des papillons n’était pas l’objectif ; les exploitants voulaient surtout réduire l’usage de pesticides. De plus, l’augmentation du nombre de papillons n’est pas directement bénéfique aux vignes, car les papillons ne mangent pas de nuisibles et n’ont pas d’intérêt économique direct. Cependant, ils peuvent être la preuve d’un écosystème en bonne santé et présenter un intérêt esthétique et commercial.
Comme l’explique David James, auteur de cette étude, l’industrie viticole a pour particularité d’accueillir du public dans ses propriétés pour faire découvrir ses produits. Avoir des papillons qui volent autour des vignes peut représenter un intérêt touristique et une attraction pour les visiteurs, d’autant plus que les consommateurs sont sensibles aux questions touchant les pesticides.