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Basta !
Des millions de réfugiés climatiques attendent un statut
Article mis en ligne le 15 juillet 2013

Les États-Unis vont bientôt devoir gérer leurs premiers réfugiés climatiques, avec la disparition de villages entiers en Alaska. A l’échelle mondiale, près de 500 millions de personnes pourraient être obligées de migrer d’ici 2050.

au réchauffement climatique : des régions entières seront sans doute rayées de la carte. Face à l’urgence, les institutions internationales trainent à définir un statut pour ces réfugiés. Alors que les partis d’extrême droite instrumentalisent déjà la peur de ces nouveaux flux migratoires. (...)

Il ne reste que quatre ans aux 350 habitants de Newtok, en Alaska, avant que leur village ne disparaisse. Il sera alors noyé par la montée des eaux et victime de la fonte du permafrost, ce sol des régions froides gelé en profondeur [1]. Selon le quotidien britannique The Guardian, qui raconte l’histoire de ces « premiers réfugiés climatiques américains », l’érosion dévore la côte à la vitesse terrifiante de 27 mètres par an. Alors que la concentration de CO2 dans l’air vient d’atteindre un record, 150 millions de personnes dans le monde vivent dans des zones susceptibles de disparaître sous les flots d’ici la fin du siècle.

« Avant même d’avoir les pieds dans l’eau, les habitants doivent quitter des endroits dans lesquels ils ne peuvent plus vivre, décrit Raoul Kaenzig, doctorant en géographie à l’université de Neuchâtel, en Suisse. La salinisation des nappes phréatiques proches des côtes les rend impropre à la consommation, et les terres impossibles à cultiver. Cette conséquence du réchauffement climatique entraine des exodes définitifs. Le phénomène est irréversible. » (...)

Reste à choisir les mots. Et le cadre juridique. Va-t-on parler de migrants, de déplacés ou de réfugiés ? Climatiques ou environnementaux ? Pourquoi ne pas ajouter un article dédié dans la convention de Genève, qui encadre le statut des réfugiés ? « Cette convention ne garantit de protection qu’aux personnes ayant franchi une frontière », relève Christel Cournil. En 2005, « l’appel de Limoges », signé par des scientifiques et des universitaires, a accompagné un projet de Convention internationale sur les déplacés environnementaux (lire notre article).

L’enjeu de cette Convention est de garantir une protection interne et internationale des « déplacés environnementaux ». (...)

Finalement, c’est en Afrique qu’a été signé le premier texte inter-étatique contraignant sur le sujet. La Convention de Kampala sur la protection et l’assistance des personnes déplacées en Afrique, entrée en vigueur en 2012, « est dotée d’un article sur les déplacements internes liés aux changements climatiques et catastrophes naturelles », note Christel Cournil. Qu’est-ce que cela permet ? La garantie du respect de leurs droits : notamment l’accueil sans discrimination, l’assistance humanitaire, ou la délivrance de documents d’identité. Paulo Iles soutient cette nécessité d’un droit spécifique, soulignant que « les migrants politiques ou économiques peuvent retourner chez eux quand la situation change. Les migrants climatiques n’ont pas cette possibilité. » (...)