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Des milliers de Grecs ne vont plus à la fac et tout le monde s’en fiche
Article mis en ligne le 7 janvier 2014

Après l’annonce du gouvernement grec d’une réduction de l’effectif de 40% dans l’administration universitaire (soit une mise en disponibilité de 25 000 fonctionnaires et le licenciement de 4 000), dans le cadre de la restructuration du secteur public exigée par la troïka européenne, le personnel a annoncé une grève générale, qui dure depuis maintenant près de seize semaines.

L’université est fermée aux étudiants et aux professeurs depuis la rentrée 2013, et les chercheurs (travaillant notamment pour les programmes internationaux) ne peuvent plus accéder à leurs laboratoires.

Les principales universités du pays, dont l’école polytechnique étaient également en grève continue, mais les cours ont partiellement repris peu avant Noël dans la plupart des établissements. (...)

Les étudiants sont les premiers à payer le prix de cette grève continue. Certains perdront peut-être même une année universitaire, les cours et examens n’ayant pas pu avoir lieu jusqu’à présent, et la date d’échéance – où le semestre sera considéré comme « perdu » – n’a toujours pas été établie par l’administration. Les étudiants de première année ne peuvent quant à eux toujours pas s’inscrire.

La plupart des syndicats étudiants s’opposent bien sûr aux réformes de réduction des effectifs exigées par les bailleurs de fonds et votées par le gouvernement Samaras.

Difficile pour les étudiants de contester cette fermeture continue des universités : il s’agirait de se positionner en contre-gréviste face au soulèvement de personnel dont les emplois sont menacés.

A l’annonce d’une éventuelle reprise des cours, certains jeunes ont même évoqué un blocage de l’entrée aux amphithéâtres. (...)

Dans une Grèce en crise où le citoyen moyen peine à payer ses factures d’électricité et à se chauffer en hiver (les taxes sur le charbon et l’électricité sont devenues tellement élevées que de nombreux Grecs se chauffent au bois ou avec des systèmes alternatifs voire artisanaux), cette grève des universités semble laisser le pays dans l’indifférence la plus totale.