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Des milliers d’Amérindiens manifestent à Washington contre l’oléoduc Standing Rock et pour protéger la Terre
Article mis en ligne le 11 mars 2017

Des milliers de personnes ont marché jusqu’à la Maison Blanche, vendredi 10 mars, pour protester contre l’oléoduc géant dans le Dakota du Nord, et pour défendre les droits des peuples indigènes et de tous à un environnement préservé. Reporterre était sur place.

Washington, reportage

Après avoir enduré l’hiver glacial du Dakota du Nord sous des tentes, ce n’est pas le mélange de pluie et de neige de Washington, vendredi 10 mars, qui allait intimider les « protecteurs de l’eau ». Des dizaines de tribus amérindiennes, rejointes par des militants environnementaux, des vétérans de l’armée mais aussi de simples citoyens, ont défilé aux cris de « L’eau, c’est la vie ! » lors d’une marche jusqu’à Maison Blanche. La manifestation avait pour point central le soutien à la tribu sioux de Standing Rock contre le passage du désormais (tristement) célèbre oléoduc Dakota Access Pipeline (DAPL). Mais les participants sont aussi venus délivrer un message plus large : il faut respecter les droits des indigènes et protéger l’eau, partout dans le monde.

Les marcheurs se sont d’abord réunis sous les fenêtres de l’Army Corps of Engineers, l’agence fédérale qui — sous les influences contradictoires de Barack Obama puis de Donald Trump — a stoppé puis autorisé à nouveau les travaux de l’oléoduc. (...)
Avant d’arriver à la Maison Blanche, les marcheurs ont fait un arrêt symbolique devant le Trump Hotel, sur Pennsylvanie Avenue. Là, ils ont monté un tipi et posé pour les photographes, en pied-de-nez au président américain. (...)

Le nouveau chef de l’Etat, qui a non seulement relancé deux projets d’oléoducs géants mais a aussi nommé des climatosceptiques à des postes-clé du gouvernement, est devenu le cauchemar des Amérindiens. (...)

Et même si le DAPL est finalement construit — selon Energy Transfer Partners, la société constructrice, il devrait être opérationnel d’ici la fin mars— , le mouvement né à Standing Rock est parti pour durer. « Même si notre population est faible numériquement par rapport au reste des Etats-Unis, nous avons réussi par divers moyens de communication, notamment grâce aux réseaux sociaux, à renforcer notre voix et à montrer au pays et au monde que nous sommes toujours là », estime Anna Tsouhlarakis, une habitante de Washington originaire de la tribu Navajo, au Nouveau-Mexique.