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Agence Media Palestine
Des enquêteurs de l’ONU appellent à des arrestations pour crimes de guerre à Gaza
Article mis en ligne le 13 mars 2019

Les forces israéliennes ont peut-être commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en utilisant des forces militaires léthales contre des manifestants non armés à Gaza, ainsi que l’a découvert une commission d’enquête indépendante de l’ONU.

« Les forces de sécurité ont commis de graves violations des droits humains et du droit humanitaire international » a établi mardi, Santiago Canton, le chef de la Commission.

« Ces violations justifient clairement une enquête criminelle et des poursuites » a-t-il ajouté.

« (Les forces israéliennes) ont intentionnellement tiré sur des enfants, elles ont intentionnellement tiré sur des infirmes, elles ont intentionnellement tiré sur des journalistes, sachant que c’étaient des enfants, des handicapés et des journalistes », a dit Sara Hossein, une des trois autres enquêteurs désignés par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. (...)

La commission, formée après que 60 personnes aient été tuées en une seule journée de manifestation en mai dernier, a été chargée d’identifier les responsables des violations des droits en rapport avec les manifestations de la Grande Marche du Retour le long de la frontière est de Gaza.

Israël a refusé de coopérer avec les enquêteurs de l’ONU et leur a refusé l’entrée dans le pays. Les enquêteurs ont été empêchés par l’Égypte d’accéder à Gaza par son territoire pour des raisons de sécurité, mais l’Égypte a, par ailleurs, coopéré, selon le rapport de la commission.

Les États Unis, un des deux pays à voter contre la formation de la commission, se sont retirés de cette institution de l’ONU en signe de protestation.

Le rapport de la commission appelle Israël à lever immédiatement le blocus qu’il exerce sur Gaza – une des revendications clef de la Grande Marche du Retour – et d’enquêter sur « tout assassinat et blessure liés à une manifestation, rapidement, impartialement et en toute indépendance ». (...)

Un fichier confidentiel contenant des dossiers sur des gens suspectés d’avoir perpétré des crimes à l’échelle internationale en lien avec la Grande Marche du Retour seront remis à la Haute-Commissaire aux droits de l’homme pour transmission à la Cour pénale internationale.

La situation en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza est sous observation préliminaire par la Cour pénale internationale depuis 2015. Son procureur en chef a publié un avertissement sans précédent à l’égard des dirigeants israéliens l’an dernier, comme quoi ils pouvaient être poursuivis pour l’assassinat de manifestants non armés à Gaza.

Reconnaissant que les Palestiniens de Gaza n’ont pas la possibilité de s’adresser aux tribunaux en Israël, le rapport d’enquête recommande que les États membres de l’ONU « considèrent l’imposition de sanctions telles que l’interdiction de voyager ou le gel d’avoirs pour ceux identifiés comme responsables par la commission ».

Le rapport appelle aussi les États tiers à arrêter « des personnes supposées avoir commis ou ordonné la commission de crimes internationaux » ou de chercher à les extrader.

Tandis que les leaders israéliens ont réagi violemment au rapport de la commission, les appels des enquêteurs de l’ONU à la reconnaissance de responsabilité ont été bien accueillis par les groupes de défense des droits humains et par ceux qui font campagne : commentaires de la campagne BDS, du Centre Al Mezan, de Hal-Aq, de Gisha, d’Amnesty International et de B’tselem. (...)