
Nombre de documentaires, depuis cinq ans, interrogent le business agroalimentaire : Le Cauchemar de Darwin, Le Marché de la faim, La Vie moderne, Le Monde selon Monsanto… Enquêtes de longue haleine ou portraits, ils font découvrir un monde rural qui s’efface, comme l’illustre Paul dans sa vie, remarquable ode à la lenteur dans le Cotentin, qui contraste avec Notre pain quotidien, édifiante descente aux enfers de l’hyperproduction, sans un commentaire (1). En 2008, Food, Inc., de l’Américain Robert Kenner, décortiquait le même sujet par le menu. Des élevages en batterie aux rayons saturés des hypermarchés, tous soulignent que notre assiette en dit long sur la soumission de la chaîne alimentaire à la loi du code-barres.
Plusieurs documentaires récents complètent cet inquiétant tableau. Le Mystère de la disparition des abeilles (2) pointe les menaces qui pèsent sur la biodiversité. (...)
En clair, se dirige-t-on vers un « crash alimentaire » ? Tel est le fil conducteur du film haletant d’Yves Billy et Richard Prost (4). On y retrouve, entre paroles d’experts internationaux et témoignages de terrain, les mêmes fantômes : Monsanto et ses organismes génétiquement modifiés (OGM), l’ancien président américain George W. Bush, l’Union européenne, la bourse de Chicago et les transnationales, tous les affameurs de plus de la moitié des humains. « Même les vaches à lait, ça ne marche plus ! », s’inquiète un paysan de Mongolie. C’est dire.