
La prolifération des « G » — configurations ad hoc d’Etats — ne traduit-elle pas le refus d’affronter globalement l’ébranlement du système capitaliste dont les crises financière, monétaire, énergétique, alimentaire et environnementale ne sont que des composantes ? Le G20, qui s’est réuni à Pittsburgh les 24 et 25 septembre, se veut le nouveau directoire de la planète. Il ne dispose pourtant ni de la légitimité nécessaire ni d’un projet de rechange à un mode d’organisation du monde qui a failli.
Sur le papier, les choses étaient fort simples : face au groupe des nombreux pays dits « en voie de développement », celui des quelques Etats qui, sous la férule de Washington et de son bras armé — l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) —, décidaient des affaires du monde, sans autre mandat que celui qu’ils se donnaient à eux-mêmes...
...S’il est un point qui fait l’unanimité entre les membres des G2, G8 et G20, c’est bien la volonté de tenir à l’écart la configuration la plus nombreuse et la seule pleinement légitime au niveau international : le G192, c’est-à-dire les cent quatre-vingt-douze Etats membres de l’ONU....