Le gouvernement français compromet sa propre stratégie nationale contre l’importation de produits qui concourent à la déforestation, s’indigne Clément Sénéchal, chargé de campagne à Greenpeace France, dans une tribune au « Monde ».
Il y a plus d’un an, le 6 juillet 2017, la France se dotait d’un plan Climat avec, parmi ses objectifs, celui de lutter contre la déforestation importée. Ce terme désigne la part des produits que nous importons de différentes régions du monde et qui contribuent à la déforestation dans les pays dont ils proviennent. La déforestation représente entre 12 % et 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (une part proche de celle du secteur des transports). La France est directement concernée, du fait qu’elle importe de nombreuses matières premières et produits transformés associés à la déforestation : bois, huile de palme, soja, cacao, café, caoutchouc…
Avec des mois de retard, une première mouture de la Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) a enfin été proposée, le 3 juillet, par le gouvernement, et une version finale est attendue pour la rentrée. Malheureusement, en l’état, ce texte condense tous les vices classiques des tentatives écologiques en milieu ultralibéral, pour aboutir in fine à une démission lamentable de la puissance publique. (...)