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Futura-Sciences
Découverte de la superterre en transit la plus proche du Soleil
Article mis en ligne le 8 août 2015
dernière modification le 4 août 2015

Il suffit de jeter un coup d’œil en direction de la constellation de Cassiopée pour pouvoir observer l’étoile HD219134, encore appelée Gliese 892. Autour d’elle viennent d’être découvertes trois superterres, dont l’une au moins effectue un transit planétaire. Il s’agit du plus proche système possédant une telle superterre.

Gliese 892 est une étoile particulièrement intéressante parce qu’elle possède un système planétaire contenant non pas une mais trois superterres ainsi qu’une géante gazeuse. La détection de ces exoplanètes s’est d’abord faite grâce à la méthode des vitesses radiales. À elle seule, cette méthode ne permet que de déterminer la période orbitale et une masse minimale pour une exoplanète (elle permet bien sûr aussi de découvrir son existence). Les astronomes se sont donc rapidement rendu compte que HD219134b bouclait une orbite autour de son étoile en seulement trois jours et qu’il pouvait s’agir d’une superterre. (...)

Avec une période orbitale de trois jours seulement, il devenait possible de demander du temps d’observation au célèbre télescope Spitzer de la Nasa. C’est ainsi que les chercheurs ont pu déterminer que HD219134b était une planète 4,5 fois plus massive que la Terre, avec un diamètre 1,6 fois plus grand. Il s’agit donc d’une superterre, selon la définition adoptée par les chasseurs d’exoplanètes qui utilisent Kepler (selon leur nomenclature, cette dénomination caractérise les exoplanètes dont le rayon est compris entre 1,25 et 2 fois celui de la Terre). Au final, il apparaît que Harps-N a également détecté deux autres superterres, une de 2,7 masses terrestres orbitant en 6,7 jours et une troisième de 8,7 masses terrestres orbitant en 46,8 jours. Les chercheurs vont tenter de déterminer leur rayon en essayant de surprendre, là aussi, un transit planétaire. Quant à la géante gazeuse également détectée, elle boucle une orbite autour de Gliese 892 en un peu plus de trois ans et il semble qu’elle soit dans la classe des « minisaturnes ».

Ce système planétaire est une mine d’or potentielle pour la planétologie comparée, l’étude de la formation des exoplanètes et, bien sûr, l’exobiologie. Comme ce sysème est situé à seulement 21 années-lumière de la Terre, la prochaine génération de télescopes, comme l’E-ELT (European Extremely Large Telescope), devrait facilement être en mesure d’imager la géante. Il devrait même être possible d’analyser en partie la composition chimique des atmosphères des superterres. Connaître les densités de ces exoplanètes donnerait des contraintes cosmochimiques et physiques précieuses pour les modèles de formation planétaire dans les disques autour des jeunes étoiles.