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UNHCR
Déclaration de Gillian Triggs à propos des risques de traite et d’exploitation auxquels sont confrontés les réfugiés d’Ukraine
/Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante du HCR en charge de la protection internationale.
Article mis en ligne le 17 avril 2022

La crise des réfugiés en Ukraine constitue un défi en matière de protection pour les femmes et les enfants qui représentent 90% de ceux qui fuient l’Ukraine et qui traversent les frontières.

Nous savons que les risques de violence sexiste, de traite, d’abus, de traumatisme psychologique et de séparation familiale augmentent en période de conflit et de déplacement, mais étant donné le profil sexospécifique de cet exode et le fait que de nombreux enfants ont fui seuls, ces risques sont multipliés.

Comme c’est le cas dans les situations d’urgence et en raison de la nature clandestine de la traite des êtres humains, les statistiques sont difficiles à établir et il est impossible d’évaluer combien de femmes et d’enfants ukrainiens réfugiés ont pu être la proie de trafiquants. Jusqu’à présent, les cas recensés sont heureusement peu nombreux.

Mais nous sommes en alerte et mettons en garde les réfugiés contre les risques que représentent les prédateurs et les réseaux criminels qui peuvent tenter d’exploiter leur vulnérabilité ou les attirer avec des promesses de transport gratuit, de logement, d’emploi ou d’autres formes d’assistance.

La traite des êtres humains, un crime qui consiste à tromper, piéger ou contraindre une personne à se mettre dans une situation d’exploitation pour le gain ou le profit d’une autre personne, peut prendre diverses formes, comme l’exploitation sexuelle ou d’autres formes de violence sexiste, le travail forcé, la servitude domestique ou d’autres pratiques analogues à l’esclavage, la mendicité ou la criminalité forcées.

Les autorités nationales mènent activement la lutte contre la traite des êtres humains, mais il faut faire davantage pour s’attaquer à ce problème et atténuer les risques. Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, ainsi que d’autres organisations humanitaires, renforcent leurs capacités pour soutenir les efforts nationaux, en collaboration avec leurs partenaires.

Tous les pays voisins affectés par cette crise doivent assurer l’identification immédiate, l’enregistrement, la protection et la prise en charge appropriée des enfants voyageant seuls ou séparés de leurs parents et de leur famille. Les États doivent trouver des solutions dans l’intérêt supérieur de ces enfants et renforcer les systèmes nationaux de protection de l’enfance pour répondre à leurs besoins.

Les mécanismes de contrôle doivent également être renforcés afin de répertorier et de passer au crible les organisations, les entreprises privées et les bénévoles qui offrent leur aide aux réfugiés. (...)

Nous exhortons les agents chargés du contrôle des frontières et de l’application de la loi, ainsi que les services sociaux, dans la région et au-delà, à renforcer les efforts de lutte contre la traite des êtres humains, depuis la détection précoce et la prévention des activités criminelles jusqu’à la sensibilisation et l’aide aux personnes victimes d’abus ou d’exploitation, en passant par la garantie que les auteurs sont rapidement traduits en justice et que les victimes sont indemnisées pour le préjudice subi.

Le HCR travaille en étroite collaboration avec les gouvernements des pays d’accueil qui sont responsables de l’enregistrement des réfugiés. (...)

En collaboration avec les autorités nationales et nos partenaires, notamment l’UNICEF, nous mettons également en place des espaces sécurisés pour les enfants, les familles et les autres personnes nécessitant une assistance spécialisée dans les pays voisins de l’Ukraine. Connus sous le nom de « Points Bleus », ces espaces sont des centres de services de protection, d’information et d’orientation. (...)

En Ukraine, le HCR et d’autres partenaires humanitaires assurent la diffusion de messages de sensibilisation, en particulier aux postes frontières et dans les lieux où se retrouvent les personnes déplacées. Ces messages incluent également des informations sur l’accès aux lignes d’assistance téléphonique gratuites contre la traite des êtres humains.

Un effort concerté des autorités nationales, des forces de l’ordre, des ONG, des travailleurs humanitaires et des réfugiés eux-mêmes est nécessaire pour prévenir les abus et les violations des droits de tous les réfugiés qui fuient la guerre en Ukraine. (...)

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
A Genève, Shabia Mantoo, mantoo@unhcr.org ; +41 (79) 337 76 50