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Début de la démolition d’un bidonville sur l’île française de Mayotte dans l’océan Indien
#Mayotte #sanspapiers #Uwambushu #Darmanin #expulsions
Article mis en ligne le 27 mai 2023
dernière modification le 26 mai 2023

Les autorités de l’île française de Mayotte, dans l’océan Indien, ont commencé à démolir les maisons d’un grand bidonville dans le cadre d’une opération contestée de lutte contre l’habitat insalubre et l’immigration clandestine.

Depuis avril, la France a déployé des centaines de policiers à Mayotte, la région la plus pauvre du pays, afin de préparer une vaste opération de résorption des bidonvilles baptisée "opération Wuambushu" ("reprendre").

Les pelleteuses ont commencé à détruire les cabanes en tôle du bidonville Talus 2 dans la zone de Majicavo vers 7h30 lundi. Des policiers armés de pieds-de-biche sont entrés dans les maisons pour vérifier qu’il n’y avait personne à l’intérieur avant le début de la destruction, tandis que l’électricité et l’eau étaient coupées.

Le plus haut fonctionnaire de l’État de Mayotte, Thierry Suquet, a déclaré sur place qu’il y avait 162 maisons destinées à la démolition. "Aujourd’hui, la moitié des familles qui vivaient dans ce quartier ont été relogées", a-t-il ajouté.

Certaines ont cependant déclaré qu’elles n’avaient plus d’abri. "Je n’ai nulle part où vivre pour le moment", a déclaré Fatima Youssouf, 55 ans, l’une des personnes les plus âgées du bidonville. Elle a ajouté qu’elle n’avait pas pu retirer certains de ses biens de la maison où elle avait investi toutes ses économies.

Une autre habitante, Zenabou Souffou, a pleuré à la vue des engins de chantier, expliquant qu’elle vivait dans ce quartier depuis 25 ans et qu’elle y avait élevé sept enfants. Son mari, un démolisseur, a dû être transporté à l’hôpital lorsqu’il s’est évanoui alors que les travaux atteignaient la porte de la maison de sa propre mère.

Le ministre français de l’intérieur, Gérald Darmanin, a écrit sur Twitter que son "initiative politique porte ses fruits". "Nous continuons à détruire les bidonvilles où de nombreuses familles vivaient dans des conditions indignes, tout en proposant de les reloger", a-t-il déclaré.

M. Suquet a insisté sur le fait que les familles expulsées étaient prises en charge, affirmant que la politique "équilibrée" de l’État offrirait des "logements appropriés" aux "citoyens français et aux étrangers régularisés vivant dans ces conditions".

Sur les 350 000 habitants que compte Mayotte, la moitié n’a pas la nationalité française, ce chiffre tombant à un tiers dans les bidonvilles.

L’île française se trouve dans l’archipel appauvri des Comores, et des milliers de Comoriens font chaque année le voyage jusqu’à Mayotte à la recherche d’un niveau de vie plus élevé. Cet afflux a provoqué d’importantes tensions à Mayotte, où de nombreux habitants se plaignent de la criminalité et des pressions exercées sur des infrastructures publiques surchargées.

Certaines associations ont dénoncé Wuambushu comme une mesure "brutale" violant les droits de la population, mais les élus locaux et de nombreux habitants de l’île l’ont soutenue. L’opération a d’abord déclenché des affrontements entre jeunes et forces de sécurité et a alimenté les tensions diplomatiques avec les Comores.

Les expulsions de travailleurs sans papiers vers les Comores ont repris mercredi après que les tensions se soient apaisées entre les deux territoires.

La démolition de Talus 2 devait initialement avoir lieu le 25 avril, mais elle a été suspendue par une décision de justice. Deux décisions judiciaires ultérieures ont ensuite autorisé l’État français à procéder à la démolition.

Les opérations dureront toute la semaine, a déclaré à la presse Psylvia Dewas, responsable locale de la lutte contre l’habitat illégal.

Sur l’ensemble de Mayotte, environ 1 000 logements insalubres sont destinés à être détruits. Six familles ont déposé des demandes de relogement lundi à la mairie du quartier voisin de Talus 1, a indiqué la préfecture.

Montrant aux journalistes de l’AFP le logement qui lui a été attribué à Talus 1, Abderrahmane Daoud a déclaré : "Ce n’est pas un logement, c’est une maison, c’est une maison" : "Ce n’est pas un logement, vous voyez, il n’y a même pas de pièces séparées.

"Comment puis-je vivre ici avec ma femme et mes enfants ? Où allons-nous dormir ?"