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De la Bretagne au Limousin, les compagnies minières débarquent en France
Article mis en ligne le 12 septembre 2013

Cela s’apparenterait presque à une ruée vers l’or. Des dizaines de demandes de permis ont été déposées par plusieurs compagnies à capitaux australiens, singapouriens ou égyptiens pour explorer le sous-sol hexagonal et ses métaux. Une première vague de prospections a été autorisée dans la Sarthe. La fièvre des matières premières gagne d’autres régions, sans que l’on sache si les citoyens seront consultés et les activités minières strictement encadrées, au vu des pollutions passées.

(...) les habitants de la Sarthe, de la Creuse ou des Côtes d’Armor vont devoir bientôt s’intéresser à ce qui se passe au Pérou ou en Zambie. S’ils veulent éviter d’être victimes de pratiques similaires. Car la fièvre minière est de retour en France, dopée par la perspective de produire des métaux et de l’or « made in France ». (...)

Pourquoi ce regain d’intérêt pour des gisements que chacun pensait épuisés par la révolution industrielle puis les Trente glorieuses ? Avec l’envolée du prix des matières premières, liée à une pénurie annoncée, des gisements de métaux délaissés deviennent désormais rentables, comme pour les hydrocarbures. C’est particulièrement vrai pour le cuivre dont la tonne s’échange actuellement au-delà de 7 000 dollars contre 1 700 dollars il y a dix ans. Mais c’est aussi le cas de l’or : devenue valeur refuge avec la crise, l’once vaut aujourd’hui 1 400 dollars, soit quatre fois plus qu’en 2003.

Cette montée des cours s’accompagne d’un contexte politique jugé favorable par les compagnies minières. Dès octobre 2012, Arnaud Montebourg a exprimé son souhait de « donner une nouvelle ambition à la France, celle de redevenir un pays dans lequel on peut exploiter des mines, comme le font de nombreux pays européens ». D’ailleurs, « le code minier est en révision… », insiste un document interne de Variscan. Traduisez : sa réforme pourrait être accommodante, surtout si, vu leur convergence d’intérêts pour « un renouveau minier », des majors comme Total ou GDF Suez aux « juniors » comme Variscan ou Cominor, font valoir efficacement leur point de vue (lire aussi notre enquête sur le lobbying en faveur des gaz de schiste).
(...)