
Le réchauffement de l’atmosphère pourrait bien exacerber les caractéristiques de climats pas forcément réputés pour leur soleil, comme au Royaume-Uni… Si dans plusieurs régions du globe on s’attend à un accroissement de la sécheresse, d’autres latitudes devraient à l’inverse subir davantage de tempêtes, de précipitations et de crues. Décryptage de cette situation en apparence paradoxale et due aux curieuses rivières atmosphériques.
Plus généralement, ce sont tous les pays se trouvant en moyenne latitude qui seront probablement concernés. Mais pourquoi ? Non loin de l’équateur, des rivières atmosphériques se forment. Elles se présentent comme des courants en basse troposphère, riches en vapeur d’eau et qui peuvent atteindre 300 km de large pour 1.000 km de longueur. Transportant l’excès d’énergie accumulée à l’équateur vers les plus hautes latitudes, ces « rivières » sont responsables de la formation des tempêtes extratropicales et peuvent provoquer crues et inondations aux moyennes latitudes. (...)
Les rivières atmosphériques ont été définies au début des années 1990. Elles font l’objet d’un intérêt croissant depuis l’utilisation des données satellite, qui permettent d’identifier clairement les tubes riches en vapeur d’eau. Dans une étude récemment publiée dans les Environnemental Research Letters, une équipe de l’université de Reading (Royaume-Uni) suggère que ces rivières devraient s’intensifier et apporter plus fréquemment de l’humidité aux moyennes latitudes dans les décennies à venir.
Les gaz à effet de serre en cause
D’après leur étude, l’augmentation de la température atmosphérique entraînera une augmentation progressive de la pression de vapeur saturante de l’eau. En d’autres termes, la vapeur d’eau atmosphérique augmentera, ce qui favorisera donc la formation de rivières atmosphériques. Les résultats de l’étude tendent à dire que les changements seront notoires en 2074. (...)
« Le lien entre les rivières atmosphériques et les inondations est déjà bien établi. Donc, une augmentation de leur fréquence est susceptible d’entraîner une augmentation du nombre d’événements de fortes pluies d’hiver et des inondations. Les rivières atmosphériques plus intenses sont susceptibles de conduire à des cumuls pluviométriques plus importants, et donc à plus d’inondations », explique le chercheur David Lavers, auteur de l’étude. Si la vague de chaleur que connaissent actuellement nombre de pays des latitudes moyennes nous montre que l’été existe toujours, cette étude vient rappeler que le réchauffement climatique nous réserve bien des changements.