
Poursuites judiciaires, intimidations, territoires inaccessibles ou données verrouillées... Informer sur le climat est de plus en plus difficile. Dans cet appel publié à deux jours de la COP26, raout mondial sur le climat, des journalistes rappellent l’« obligation de transparence » des États et des entreprises.
Nous, journalistes spécialistes des questions environnementales et climatiques sur tous les continents, lançons, par l’intermédiaire de Reporters sans frontières (RSF), un appel solennel aux États participant à la 26e Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26) qui s’ouvre ce 1er novembre à Glasgow, en Écosse. En 1992, la déclaration du Sommet de la Terre des Nations Unies à Rio mentionnait dans son principe 10 que « toute personne a le droit d’exiger des informations sur sa situation environnementale ». Près de trois décennies plus tard, ce principe n’est malheureusement toujours pas une réalité tangible. (...)
Dans de nombreux pays, il est extrêmement difficile, voire impossible d’obtenir des informations et données scientifiques sur l’environnement et les politiques publiques qui l’impactent, qui relèvent pourtant de l’intérêt général. L’accès à de nombreuses installations et/ou territoires nous est, en outre, trop systématiquement interdit. Certains d’entre nous font aussi l’objet de poursuites judiciaires abusives, sont la cible de menaces, d’intimidations, voire d’agressions quand ils ne sont pas froidement éliminés.
Pour avoir enquêté sur les sujets sensibles de l’extraction minière illégale, la déforestation ou encore l’accaparement de terres et la pollution industrielle, vingt-et-un de nos collègues ont été tués ces dix dernières années dans le monde. Près de trente autres ont été jetés en prison. 75 % des incidents ont été enregistrés depuis la signature de l’Accord de Paris fin 2015. À l’image de l’environnement et du climat que nous défendons, notre situation se dégrade dangereusement. Nous voulons dénoncer aujourd’hui les entraves qui limitent notre droit d’informer sur ces questions cruciales pour l’ensemble de l’humanité.
Il est urgent que les États prennent en compte le rôle joué par la presse dans la défense de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. (...)
Dans de nombreux pays, il est extrêmement difficile, voire impossible d’obtenir des informations et données scientifiques sur l’environnement et les politiques publiques qui l’impactent, qui relèvent pourtant de l’intérêt général. L’accès à de nombreuses installations et/ou territoires nous est, en outre, trop systématiquement interdit. Certains d’entre nous font aussi l’objet de poursuites judiciaires abusives, sont la cible de menaces, d’intimidations, voire d’agressions quand ils ne sont pas froidement éliminés.
Pour avoir enquêté sur les sujets sensibles de l’extraction minière illégale, la déforestation ou encore l’accaparement de terres et la pollution industrielle, vingt-et-un de nos collègues ont été tués ces dix dernières années dans le monde. Près de trente autres ont été jetés en prison. 75 % des incidents ont été enregistrés depuis la signature de l’Accord de Paris fin 2015. À l’image de l’environnement et du climat que nous défendons, notre situation se dégrade dangereusement. Nous voulons dénoncer aujourd’hui les entraves qui limitent notre droit d’informer sur ces questions cruciales pour l’ensemble de l’humanité.
Il est urgent que les États prennent en compte le rôle joué par la presse dans la défense de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. (...)
Le droit à l’information est inhérent au droit à un environnement sain
Nous demandons aux États de reconnaître officiellement que le droit à l’information est inhérent au droit à un environnement sain et au droit à la santé. (...)
Pour les États ou les entreprises, une obligation de transparence doit être également appliquée. L’intérêt commun doit prévaloir aux intérêts économiques et régaliens. Nous n’avons qu’une seule planète. La mobilisation de tous pour nous permettre d’exercer notre droit à informer dans de bonnes conditions est cruciale.