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Le Monde
Dans le dédale des labels alimentaires, trop peu de garanties sur leurs bénéfices
Article mis en ligne le 30 septembre 2021

Trois associations, WWF, Greenpeace et l’UFC-Que choisir, publient conjointement deux études sur les « promesses » des démarches de qualité alimentaires.

Label rouge, Appellation d’origine protégée (AOP), C’est qui le patron ?!, Agriculture biologique (AB)… Devant un rayon de supermarché, le consommateur peut facilement se retrouver submergé par la profusion d’informations présentes sur les étiquettes. La plupart de ces labels, dont certains sont publics, comme l’AB, et d’autres privés, à l’instar de la marque Bleu-Blanc-Cœur, se targuent de proposer des produits de meilleure qualité et élaborés dans des conditions plus respectueuses de l’environnement et mieux-disantes socialement. Mais quelles garanties offrent-ils réellement ? C’est pour évaluer l’écart entre les intentions affichées et leur impact que trois associations, le World Wide Fund (WWF) avec Greenpeace d’un côté et l’UFC-Que choisir de l’autre, présentent, mardi 28 septembre, deux analyses complémentaires sur les « promesses » des labels.

La première étude, conduite par WWF et Greenpeace, avec le Basic (Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne), porte sur l’impact environnemental et socio-économique d’un panel de onze grands labels, regroupés en trois catégories : ceux qui s’appuient sur le socle de l’agriculture biologique (AB, Demeter, Nature & progrès) ; ceux qui partagent l’approche de la « certification environnementale » (Zéro résidu de pesticide ou Haute valeur environnementale – HVE –, moins contraignants que l’agriculture biologique) ; et les labels définis par filière, comme l’AOP ou le Label rouge. (...)

Toutes ces démarches sont soumises à une grille d’analyse commune comportant sept critères environnementaux (dérèglement climatique, pollution de l’air, dégradation des sols…) et sept critères socio-économiques (conditions de travail, atteinte d’un niveau de vie décent, impacts sur la santé humaine…). Les auteurs de l’étude ont à la fois épluché les cahiers des charges, mais aussi mené une analyse qualitative, en s’appuyant sur des études publiées et complétées par des entretiens, pour aboutir à une double notation de 1 à 5.

Des résultats hétérogènes

Selon cette grille d’analyse, ce sont les démarches s’appuyant sur l’agriculture biologique qui présentent le plus fort potentiel environnemental et socio-économique, concluent WWF et Greenpeace. « Ce n’est pas une surprise, mais on voit qu’une démarche qui fixe des critères robustes et contrôlés, comme l’interdiction des engrais de synthèse, offre un niveau de garantie supérieur », note Joseph D’Halluin, chargé de campagne « agriculture » à Greenpeace. Les labels liés à des filières, eux, affichent des résultats hétérogènes (...)

Lire aussi :
Certains labels ne tiendraient pas leurs promesses selon l’UFC, WWF et Greenpeace

(...) Les résultats affichés affirment que trois AOP (Cantal, Saint-Nectaire, Munster) et deux filières Label Rouge (porc et veau) ne sont pas conformes à leurs signes. « Les origines de cette défaillance sont multiples », explique Alain Bazot, le président de l’UFC-Que Choisir. Ils citent notamment des contrôles trop peu indépendants et l’absence de pouvoir de contrainte de l’Inao pour faire évoluer les cahiers des charges, créés par les professionnels des filières eux-mêmes.
Le bio bien noté, la HVE désavouée (...)

le bio et les démarches affiliés tirent leur épingle du jeu : le bio récolte une note de 4 pour l’environnement et 3 pour le socio-économique. Quand au Bio équitable en France, c’est un double 5.

Ne plus soutenir la HVE (Haute Valeur Environnementale), en absence de révision du référentiel

Dans ce cadre, les auteurs de l’étude rappellent leur opposition au fait que le bio et la HVE donnent droit à un même niveau de soutien dans le cadre du dispositif des éco-régimes, dans la prochaine Pac ; ce qui est prévu actuellement par le Gouvernement français. « Considérer que la HVE est au même niveau que le bio relève de l’aberration de notre point de vue, pose Arnaud Gauffier. Dans ce cadre, les partenaires appellent à la suspension du soutien public à la HVE tant que le cahier des charges n’aura pas été révisé. Autre revendication : l’exclusion de la HVE des démarches comptabilisées dans les 50 % d’approvisionnement en produits de qualité en restauration collective.