Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
blogs de Médiapart
Dans la colère et la joie, un mouvement social se construit
/Alternatiba
Article mis en ligne le 13 mai 2021

Suite à l’article « Climat : où est passée la colère ? » de Jade Lindgaard du 10 mai, il nous a semblé important de rappeler que la stratégie du mouvement climat ne se limite pas à des marches festives et des slogans rigolos sur des pancartes.

La colère est tous les jours dans les yeux des militants et militantes du climat. La rage de voir le temps filer alors que l’urgence climatique gronde, la frustration de ne pas réussir à inverser la tendance, l’exaspération face aux manœuvres du pouvoir et la haine, parfois, face à l’inacceptable. Et la stupeur ? L’angoisse ? Aussi bien sûr, surtout en ce moment. Mais la naïveté et la candeur, c’est un procès qui ne nous semble pas juste. La détermination reste sans faille, tout comme la conscience du chemin qui reste à parcourir. (...)

Les dernières années ont vu l’émergence d’un véritable mouvement pour la justice climatique. D’un mouvement écologiste solide mais marginal nous avons vu naître une mobilisation protéiforme qui ne cesse de se renouveler et se renforcer : les collectifs se multiplient, les alliances se diversifient et la mobilisation de la jeunesse insuffle un vent nouveau dans nos luttes. Nos répertoires d’action sont divers et ensemble contribuent à la construction d’un rapport de force. (...)

Nous croyons avoir donné des gages de notre engagement dans ce processus écologique, social et populaire. Nous entendons les critiques, les avis de celles et ceux qui trouvent que le temps des marches, des manifestations et des grèves est révolu, qui appellent à une lutte plus concrète, à une opposition plus frontale, à la création d’un rapport de force. Ce rapport de force, nous travaillons jour après jour, heure après heure, à le construire. C’est à ce prix que des batailles qui semblaient inatteignables il y a encore quelques années, sont aujourd’hui rendues possibles. Cela demande du temps, cela demande de l’énergie et cela demande de la cohésion, de la solidarité, le sentiment d’un collectif. Alors pour puiser cette énergie, pour ressentir ce collectif, on a parfois besoin de tourner le bouton du volume, de pousser la sono du camion et de danser. C’est vrai. Et si cette fête peut paraître naïve, elle est indissociable de la détermination qui nous pousse à agir chaque jour. Détermination qui transforme notre colère en pouvoir d’action, et en force de transformation.