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DEGAGE MICROCREDIT DEGAGE ! Les femmes unissent leurs luttes, résistances et alternatives
Article mis en ligne le 11 avril 2015
dernière modification le 3 avril 2015

Présentation d’Emilie Atchaka (CADD Benin) au Forum Social Mondial de Tunis, lors de l’atelier « Dégage, microcrédit, dégage ! Les femmes unissent leurs luttes, résistances et alternative » le 26 Mars.

Profitant des Plans d’ajustement structurel (politiques imposées par le FMI et la Banque mondiale) les organismes du microcrédit se sont implantés dans la plupart des pays africains dans les années 80 à 90 et ont largement distribué des prêts en ciblant tout particulièrement les femmes. Officiellement, l’objectif de ce système est d’aider les populations les plus fragiles afin d’éradiquer la pauvreté à travers le financement de micro-projets. Fortes de ce noble objectif, ces institutions de microcrédit ont reçu de nombreux dons et subventions (Fondations, PNUD, UE et de l’Agence des États-Unis pour le Développement international, etc.). Plus de 20 ans après le développement massif de ces structures il est grand temps de dresser le constat : mis en pratique ce système est très loin d’atteindre son objectif de départ !
Comment fonctionnent les institutions de microcrédit ? Le piège du microcrédit

C’est lorsqu’on s’intéresse de plus près à ces institutions et à leurs pratiques que l’arnaque se révèle.
Même si l’argent prêté provient de subventions, de dons ou de prêts à taux faibles, les taux d’intérêts payés par les bénéficiaires de ces prêts sont très élevés. Officiellement entre 14 et 18% (soi-disant pour financer des frais de gestion lourds en raison des petites sommes prêtées), mais dans la pratique, les femmes de Ouarzazate (qui se battent depuis plusieurs années contre le microcrédit) citent des taux pouvant aller jusqu’à 40%.
Quant aux conditions de remboursement, on a beaucoup de mal à voir en quoi elles sont compatibles avec l’objectif précité ! (...)

Tel que le microcrédit se présente aujourd’hui ce n’est ni un outil de développement ni un outil de lutte contre la pauvreté mais plutôt un outil de surendettement de la population, spécifiquement pour les femmes. Après 25 ans de pratique nous remarquons que dans les discours de lutte contre la pauvreté et la précarité des femmes, se cache une extrême violence vis-vis des populations appauvries. Le Cadd, un réseau féminin basé au Bénin membre du Cadtm international l’a vite compris et a mis en place une alternative de microcrédit qui est basée sur la solidarité.

UNE ALTERNATIVE CREEE PAR LES FEMMES DE LA CADD AU BENIN

Depuis 1993 (près de 21 ans) nous avons instauré un système d’épargne et de crédit autogéré par les femmes. Ce système n’a pas de conditionnalité, il est ouvert à toutes les femmes et depuis deux ans il s’est ouvert aux producteurs agricoles (ananas, produits maraichers, manioc). Nous avons commencé cette expérience avec une quarantaine de femmes.

Epargne des membres : Dépôt divers à vue et Dépôt à terme
Avec le DAV nous avons accès au crédit à court terme pour nos commerces. Par contre les DAT nous permettent dans le futur d’acquérir des biens tels que des parcelles et de construire nos maisons qui pourront nous servir dans nos vieillesses (Préparer notre retraite).

Analyse avant l’octroi du crédit et modalité de paiement du crédit
Au CADD nous regardons la faisabilité et la viabilité de tous les projets. De plus c’est celle qui veut obtenir le crédit qui fixe les modalités de paiement, parce que c’est elle seule qui sait comment elle va mener son activité.

Formation des bénéficiaires de crédit
Avant tout octroi de crédit, une formation est organisée sur comment gérer une activité.