
A quelques jours d’intervalle, trois scandales alimentaires éclaboussent trois géants de l’agroalimentaire. Pour foodwatch, ils sont malheureusement révélateurs d’un système défaillant en matière de protection des consommateurs, qu’il faut urgemment réformer. foodwatch a coutume de dire que la question n’est pas de savoir si un nouveau scandale va éclater mais quand.
Malheureusement, dans ces derniers cas, de nombreuses victimes des bactéries E.coli et salmonelles sont des enfants. Comme trop souvent, le rappel des produits intervient quand il est trop tard et qu’ils ont déjà été consommés. Et les entreprises semblent tomber des nues, n’ont rien vu.
« Ces trois affaires – Buitoni, Kinder et Graindorge – montrent qu’on ne peut pas faire confiance à Nestlé, Ferrero et Lactalis, pourtant leaders sur leur secteur, et que le système d’auto-contrôles confié aux industriels n’est pas suffisamment efficace. Dans les deux premiers cas, ce sont les autorités qui ont dû tirer la sonnette d’alarme. Alors que l’alerte aurait dû partir des fabricants. Comment Nestlé et Ferrero, responsables de s’assurer de la sécurité des aliments qu’ils commercialisent, ont-elles pu laisser sortir de leurs usines depuis des semaines des produits contaminés sans le remarquer ? La question est posée et nous exigeons la transparence sur ce point », commente Ingrid Kragl de foodwatch.
Tandis que foodwatch salue la réactivité des autorités sur l’enquête liée à Buitoni, l’association s’interroge sur le délai de réaction concernant les œufs Kinder : « Le réseau d’alerte européen a informé les Etats membres le 25 mars. Les autorités britanniques ont informé les citoyens dès le 2 avril. La Belgique d’où est partie la contamination Ferrero a procédé au rappel le 4 avril. Les autorités françaises ont envoyé un communiqué mardi 5 avril. Pourquoi ce retard alors qu’on parle d’un problème de santé publique grave ? », poursuit foodwatch.
Ces trois affaires s’avèrent bien plus importantes qu’elles n’en ont l’air : pour Ferrero, sept pays sont concernés par le rappel : la Grande-Bretagne, l’Irlande, la France, l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas, la Belgique. Concernant Buitoni, foodwatch révèle que ces pizzas Fraîch’Up fabriquées en France ont été commercialisées dans 15 pays africains au moins : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo (Brazzaville), la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, Djibouti, le Gabon, la Guinée, Madagascar, le Mali, Maurice, le Maroc, le Niger, le Sénégal. Par ailleurs, le Qatar, la Slovénie et la Suisse figurent également sur la liste des pays concernés par l’alerte.
foodwatch dénonce un schéma qui se répète et ne permet pas d’éviter les scandales sanitaires (...)