
Un médecin hospitalier est mort après avoir été infecté par le nouveau coronavirus, a indiqué dimanche le ministre de la Santé Olivier Véran, précisant qu’il s’agissait à sa « connaissance » du premier décès de ce type en France. Il s’est refusé à donner des « informations plus précises », au nom de la volonté de la famille et du secret médical. (...)
Selon France 3 Hauts-de-France, la victime est un médecin urgentiste de Compiègne, dans l’Oise, un des premiers départements à avoir été fortement touché en France, et est décédé après son transfert à Lille. Des informations confirmées à l’AFP de source proche du dossier.
Selon France 3, qui mentionne un message qui aurait été posté sur Facebook par la famille du défunt, l’urgentiste revenait de vacances à Madagascar, d’où il était originaire. Âgé d’une soixantaine d’années, il était « passionné par son travail et n’avait pas pris sa retraite ». Toujours selon le média régional, le médecin était malade depuis 3 semaines. Il a été hospitalisé dans un premier temps à Compiègne puis son état s’est dégradé. Il a donc été transféré au CHU de Lille où il est décédé.
Olivier Véran, qui s’est « associé à la douleur de la famille », a relevé le « très lourd tribut payé par la grande famille des médecins aujourd’hui ». (...)
Lire aussi :
– 345 soignants de l’AP-HP testés positifs au coronavirus
– Coronavirus : un médecin urgentiste de Compiègne décède après avoir été infecté
« Mon père s’est sacrifié, réagit ce dimanche son fils, contacté par Le Parisien. Il était à la retraite et aurait pu arrêter mais il continuait à venir car il voulait toujours aider ses confrères surchargés. Il travaillait parce qu’il aimait ça, c’était sa vie. C’est injuste. Nous sommes tristes et en colère. » (...)
Rien ne permet pour l’heure de savoir comment l’homme a été touché par le coronavirus. Mais, selon nos informations, le professionnel aurait été confronté, dans l’exercice de ses fonctions, aux premiers patients contaminés dans le département. « Les précautions étaient alors moindres, en tout cas pas adaptées », confie une source hospitalière.
A l’hôpital de Compiègne en effet, le tout premier malade du coronavirus avait dans un premier temps été soigné comme tout autre patient, sans mesure de précaution particulière. C’est après plusieurs jours d’hospitalisation que son infection avait été décelée, obligeant la direction à mettre en quarantaine plusieurs de ses agents. (...)
Selon le témoignage de ses enfants, Jean-Jacques Razafindranazy revenait de vacances à Madagascar, « en pleine forme » à la fin du mois de février avant de présenter les premiers symptômes « début mars ». « Il est revenu d’une garde très fatigué, se souvient son fils. Il est très vite tombé malade, ne mangeait plus, n’avait plus de goût alors que c’était un bon vivant. Malgré tout, se sachant malade, il a voulu retourner travailler et a vite été mis de côté par ses collègues. »