
Le système Covax, mis en place pour tenter de lutter contre l’inégalité vaccinale, n’arrive pas à remplir sa mission faute de vaccins anti-Covid disponibles. Pour y remédier, l’OMS a appelé les pays riches à un moratoire sur l’administration des doses de rappel vaccinal. Et ce, alors que plusieurs États s’apprêtent à entamer une nouvelle campagne de vaccination.
Face au gouffre entre pays riches, où les vaccins anti-Covid abondent, et les pays pauvres qui n’ont pu immuniser qu’une faible partie de leur population, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réclamé, mercredi 4 août, un moratoire sur les doses de rappel pour tenter de rétablir un semblant d’équilibre.
"Nous avons un besoin urgent de renverser les choses : d’une majorité de vaccins allant dans les pays riches à une majorité allant dans les pays pauvres", a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’un point de presse à Genève.
Il réagissait au fait que l’Allemagne et Israël ont d’ores et déjà annoncé des campagnes pour une troisième dose, pour les vaccins nécessitant deux doses initiales. Ces "booster doses" sont destinées notamment aux personnes âgées dont le système immunitaire ne produit pas toujours assez d’anticorps malgré la vaccination complète.
Le patron de l’agence onusienne a demandé que le moratoire dure "au moins jusqu’à la fin septembre" pour tenter d’atteindre un objectif qu’il avait fixé en mai : que 10% de la population de tous les pays du monde soit vaccinée contre le Covid-19.
Les pays à revenu élevé ou moyen supérieur ont bénéficié de 80 % des vaccins (...)
Il en a notamment appelé aux groupes pharmaceutiques pour qu’ils favorisent le système Covax, un système international mis en place pour tenter justement de lutter contre l’inégalité vaccinale et aider 92 pays pauvres à immuniser leur population.
Pour l’heure, Covax n’arrive pas à remplir sa mission faute de doses et n’a pu distribuer qu’une petite fraction de ce qui était initialement prévu faute de pouvoir acheter les vaccins nécessaires ou parce que l’approvisionnement a été bloqué par l’Inde pour combattre la pandémie chez elle.
Le système a toutefois pu bénéficier de dizaines de millions de doses de vaccins offerts par des pays qui en avaient trop - ou d’un type qui ne leur convenait pas - comme les États-Unis, mais aussi la France et d’autres pays européens. (...)
Les États-Unis ont d’ores et déjà rejeté cet appel à un moratoire. Ils ont estimé qu’ils n’avaient "pas besoin" de choisir entre administrer une troisième dose à leurs citoyens ou en faire don à des pays pauvres.