
Plusieurs milliers de manifestants ont réclamé, samedi à Berlin, l’abolition des mesures contraignantes pour combattre le Covid-19. Faute de porter des masques et de respecter les distanciations physiques, ils ont été dispersés par la police, qui a par ailleurs déposé plainte contre l’organisateur.
Selon les manifestants, ces mesures devraient disparaître. En effet, pour eux, la crise sanitaire est désormais passée.
"C’est une pure tactique de peur : je ne vois pas du tout de danger avec le virus", a affirmé à l’AFP Iris Bitzenmeier. "Je ne connais pas d’autres personnes malades. J’ai connu beaucoup de malades en mars, des skieurs, des vacanciers, il se passait vraiment quelque chose en février, mais maintenant il n’y a plus de malades." (...)
Plusieurs contre-manifestants, dont un cortège de "grands-mères contre l’extrême droite", ont traité ces militants de "nazis".
La devise de la manifestation, "jour de la liberté", est également le titre d’un film de la réalisatrice nazie Leni Riefenstahl sur la conférence du parti d’Adolf Hitler, le NSDAP, en 1935. (...)
"Covidiots"
Plusieurs responsables politiques ont critiqué cette mobilisation. Saskia Esken, responsable des sociaux-démocrates, parti minoritaire de la coalition gouvernementale avec les conservateurs d’Angela Merkel, a fustigé des "covidiots".
"Sans distance, sans masque : ils ne mettent pas seulement en danger notre santé, mais aussi notre succès contre la pandémie et pour la relance de l’économie, de l’éducation et de la société. Irresponsable !", a-t-elle écrit sur Twitter.
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Les habitants de soixante-neuf communes de Mayenne devront dès lundi porter obligatoirement le masque en extérieur. Pour Luc Duquesnel, médecin généraliste dans le département, "on n’arrive pas à limiter la circulation du virus". (...)
Il appelle à appliquer cette mesure "avec discernement" : "Si à 22h je suis seul sur les bords de la Mayenne, je pense qu’il n’y a peut-être pas de quoi sanctionner, par contre il y a d’autres heures dans la journée où il y a des flux de population importants, et donc un risque de contamination important", précise-t-il. Luc Duquesnel réclame que l’on "priorise les tests que l’on va réaliser" auprès des personnes "les plus vulnérables ou les gens symptomatiques". "On doit pouvoir les tester dans la journée et avoir les résultats dans les 24 heures, ce n’est pas normal d’attendre quatre jours les résultats d’un test qu’on a réalisé", ajoute-t-il.
Des mesures jusqu’ici insuffisantes
Luc Duquesnel insiste sur le fait que "cela fait trois semaines que des mesures ont été prises en Mayenne, qui était le département le plus touché en France". "On a commencé à dire qu’on allait tester tout le monde, les 300 000 habitants, en sachant qu’il faudrait plusieurs mois pour le faire et là, on s’aperçoit que ces mesures sont insuffisantes", indique-t-il.
Le médecin généraliste estime "que l’on doit être plus performant sur ces choses-là". Selon Luc Duquesnel, "les priorités sont de tester rapidement et d’avoir les résultats rapidement pour toutes les personnes symptomatiques, de façon à chercher tout de suite les cas contacts et éviter la circulation du virus". "On n’a pas été bon, il y a des gens au bout de trois jours on n’avait pas identifié les cas contact".