
Vingt-sept minutes de discours et, à la fin, plusieurs points d’interrogation. Emmanuel Macron, qui s’est exprimé à la télévision, lundi 13 avril, pour la quatrième fois depuis le début de la crise du coronavirus, a laissé quelques questions sans réponse.
A partir de quel âge est-on considéré comme une personne âgée ?
Cette question n’a rien d’une provocation. Il est même tout à fait légitime de se la poser après l’intervention d’Emmanuel Macron. Après avoir annoncé que le confinement allait être prolongé jusqu’au lundi 11 mai, le chef de l’Etat a précisé que les "personnes vulnérables" devraient rester chez elles quelque temps encore, une fois cette date passée. Cette mesure concerne "les personnes en situation de handicap sévère", "les personnes atteintes de maladies chroniques"... et "les personnes âgées". Sauf que : le président n’a pas précisé à partir de quand quelqu’un est considéré comme une "personne âgée". (...)
Des aides pour "les familles les plus modestes", oui, mais de combien ?
C’est une autre question qui revient après cette nouvelle allocution télévisée d’Emmanuel Macron. Quel est le montant de l’aide "exceptionnelle" que le chef de l’Etat souhaite offrir aux "familles les plus modestes" et aux "étudiants les plus précaires", affectés par la crise du coronavirus et le confinement ? Là aussi, c’est pour le moment un point d’interrogation. On comprend seulement, entre les lignes, qu’il demande au gouvernement de travailler dessus dans un premier temps.
Même constat pour les mesures de chômage partiel et de financement pour les entreprises qui vont être prolongées. Là aussi, le chef de l’Etat laisse au gouvernement le soin de décliner les modalités
Une réouverture "progressive" des écoles, oui, mais comment ?
Emmanuel Macron a promis la "réouverture progressive des crèches et établissements scolaires le 11 mai". "C’est pour moi une priorité car la situation actuelle creuse les inégalités", a-t-il précisé pour expliquer sa mesure. En revanche, et c’est important, il ne dit pas ce qu’il faut entendre par réouverture "progressive".
"Tout ça va être très compliqué à gérer", a réagi sur franceinfo la porte-parole du syndicat d’enseignants SNUipp-FSU, Francette Popineau. Pour elle, cela "veut dire effectivement du matériel, des masques, du gel. Ça veut dire aussi du temps pour préparer cette rentrée. Et ça veut dire effectivement qu’on ne peut pas rassembler 100 enfants dans la cour de récréation." "Je pense que la maternelle, on ne pourra pas reprendre de sitôt. C’est trop tôt parce que les enfants ne pourront pas adopter les gestes barrières", a continué Francette Popineau.
Des masques pour "chaque Français", oui mais où et comment les récupérer ?
A partir du 11 mai, en "lien avec les maires, l’Etat devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public" pour se protéger et protéger les autres contre le coronavirus, a annoncé le président de la République. "Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations comme dans les transports en commun, son usage pourrait devenir systématique", a-t-il détaillé. Mais là encore, une question se pose : comment, quand et où ces masques sont-ils récupérables ?
Que vont devenir les municipales ? (...)
Un début de "déconfinement" à partir du 11 mai, oui, mais comment ?
Face aux Français, Emmanuel Macron a annoncé un début de "déconfinement" à partir du 11 mai. Dans un peu moins d’un mois donc. En revanche, il n’a rien laissé filtrer sur la stratégie qui pourrait être adoptée. Décisions par régions ? Tests sanguins ? Passeports d’immunité ? (...)
De son côté, le gouvernement présentera d’ici quinze jours ce qu’il appelle "le plan de l’après-11 mai", c’est-à-dire "les détails d’organisation de notre vie quotidienne." (...)