
Les autorités tentent de masquer les carences logistiques par des arguments scientifiques à géométrie variable, notamment sur l’usage des masques et l’utilisation des tests de dépistage.
L’ex-ministre de la santé, Agnès Buzyn, ne croyait pas si bien dire en parlant de « mascarade ». Après celle qui a consisté à organiser un scrutin électoral à la veille du confinement général du pays, le terme paraît également adapté à certains propos de Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, dans l’interview qu’il a accordée au Monde. Invité par notre journaliste à commenter le grand nombre de députés aujourd’hui infectés par le coronavirus et les mesures qui ont été prises pour éviter autant que faire se peut la dissémination du virus, M. Ferrand a cette réponse :
« Même si le terme [de cluster] n’a pas été utilisé, il ne s’agit pas de chicaner, nous avons bien eu un foyer épidémique il y a deux semaines, avant la trêve parlementaire. Des études épidémiologiques ont été menées pour savoir qui a fréquenté qui et remonter la piste afin de prévenir les personnes qui ont été en contact avec les malades. Aujourd’hui, la notion même de cluster a disparu puisque la phase 3 implique la circulation du virus sur l’ensemble du territoire. »
D’un point de vue épidémiologique, cette déclaration est stupéfiante. « Nous avons bien eu un foyer épidémique », reconnaît le quatrième personnage de l’Etat. L’utilisation du passé est une aberration. (...)
Record de cas à l’Assemblée
(...) Avec au moins dix-huit cas en quelques jours et d’autres pas encore testés (soit déjà au moins 4 % de nos 577 députés), cela doit être un record national. Peut-on savoir s’il y a eu des cas secondaires, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Assemblée nationale ? (...)