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Corée du Nord et aide humanitaire
L’aide au développement en Corée du Nord Camille Laporte Éditeur : L’Harmattan
Article mis en ligne le 10 novembre 2013
dernière modification le 6 novembre 2013

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) connaît depuis près d’un quart de siècle des pénuries alimentaires chroniques. Au fil des années, celles-ci sont devenues de mieux en mieux documentées. Leurs causes naturelles et structurelles sont dorénavant connues.

Leurs ampleurs, région par région, relativement bien mesurées. Leurs bilans victimaires globalement appréciés. Cette meilleure connaissance de la Corée du Nord est le fruit de l’ampleur meurtrière de la dernière des famines en date du milieu des années 90. Celle-ci a ému tout particulièrement la communauté internationale. Elle fut si sévère qu’elle justifia une mobilisation sans précédent des organisations internationales1 et des États, y compris les adversaires les plus irréductibles de Pyongyang : les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud. Au regard des sommes exceptionnelles engagées et du caractère particulier du régime qui en a bénéficié, restait à savoir si l’aide a été utile et/ou efficace. C’est ce à quoi s’est employée une doctorante de Sciences Po, non pas en mesurant les effets macroéconomiques et sectoriels des aides mais en confrontant les informations sur la mise en œuvre des concours humanitaires et des aides au développement.

Pour avoir un regard "juste", C. Laporte s’est employée à re-contextualiser chaque phase de l’aide internationale. Les évergètes ne se sont pas impliqués dans le champ nord-coréen sans calculs stratégiques et sécuritaires. Jusqu’au milieu des années 2000, les fortes variations des aides publiques au développement n’étaient pas sans lien avec les avancées des négociations sur les programmes nord-coréens d’armes de destruction massive et les échanges conduits dans le cadre des discussions à six. Cette approche géopoliticienne de l’aide a induit des exigences très nombreuses vis-à-vis de l’État récipiendaire. Ses difficultés et ses réticences à y répondre ne sont pas sans conséquence encore aujourd’hui alors que la situation humanitaire présente est loin d’être satisfaisante.

En fournissant des éléments de réflexion sur plus d’une décennie de praxis humanitaire et d’aide au développement, C. Laporte éclaire les défis auxquels nous sommes confrontés si nous voulons poursuivre une politique d’évergésie vis-à-vis des populations nord-coréennes nécessiteuses. En 2013, l’Organisation des Nations Unies estime à 2,4 millions le nombre de Nord-Coréens ayant besoin d’une aide alimentaire régulière. (...)