
Suite à la révolution du 14 Janvier 2011 en Tunisie, l’espoir d’abattre le régime de Ben Ali s’est transformé en crainte, légitime, de voir apparaître une contre-révolution, c’est-à-dire une réaction du Système qui a engendré et soutenu ce régime. Nous affirmons que cette contre-révolution a bien lieu, qu’elle a débuté officiellement le 26 Mai 2011, lors du G8 de Deauville, et qu’elle est toujours en cours, malgré les élections du 23 Octobre 2011. Elle repose principalement sur une stratégie éprouvée dans d’autres pays et qui a été dénoncée par Naomi Klein dans son livre qui en porte le nom : « La Stratégie du Choc ».
Celle-ci consiste à profiter du trouble psychologique suite à un choc (catastrophe naturelle, changement de régime, etc.) pour imposer des mesures ultra-libérales qui n’auraient pu être imposées sans ce choc. Elle repose donc sur une perte de souveraineté temporaire du pays, mis sous tutelle d’entités extérieures qui appliquent, durant cette période, cette thérapie du choc avant que le peuple ne se ressaisisse pour recouvrer sa souveraineté. (...)
Dans ce cadre, nous avons enquêté sur le plus gros prêt octroyé à la Tunisie par les IFI (Institutions Financières Internationales), d’un montant de 2 Milliards de dinars, signé le 26 Mai 2011 au G8 de Deauville. L’objectif de ce prêt est double : à court terme, l’objectif est de démanteler tout ce qui entrave l’ultra-libéralisme ; à long terme, l’objectif est d’endetter la Tunisie en lui octroyant des prêts qui ne génèrent pas les ressources suffisantes pour les rembourser, affectant ainsi la souveraineté du pays. Nous synthétisons ici le fruit de cette enquête, et nous publierons au fur et à mesure l’analyse de chacune des mesures inclues dans ce prêt. La Banque mondiale (BM) jouant un rôle essentiel dans la contre-révolution, nous nous baserons sur ses documents et son idéologie pour l’analyse du prêt en question (...)