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Contre le FMI : le triomphe des insoumis
Article mis en ligne le 17 septembre 2013
dernière modification le 13 septembre 2013

Depuis trente ans, le docteur FMI tue tous les patients qu’il soigne.
Un seul traitement dans sa sacoche : la saignée.
Si le patient ne guérit pas ? C’est qu’il faut saigner encore
Le voilà qui agonise ? Saignons le davantage !
Il meurt ? C’est qu’il a refusé de se laisser saigner assez.

Après l’Afrique ravagée, l’Amérique du Sud ruinée, l’Asie enfoncée, les « plans d’ajustement » du Fonds monétaire international gagnent désormais l’Europe.
Jusqu’à la France. Mais, des expériences passées, on pourrait tirer une leçon d’espoir : les cancres s’en tirent mieux que les bons élèves.

Corée du Sud
le FMI en procès

Ce pays existe depuis le troisième millénaire avant Jésus-Christ, sa culture est imprégnée de bouddhisme et de confucianisme, son économie a connu un boum stupéfiant depuis l’après-guerre, il est devenu un « dragon », grâce à des recettes propres : des taxes aux frontières, un crédit largement nationalisé, des conglomérats géants paraétatiques, un contrôle des changes…
Bien des étrangetés, pour un esprit occidental.
Sept jours ont suffi, néanmoins, aux experts du FMI pour, en décembre 1997, appréhender cette longue histoire, saisir ses particularités, établir un diagnostic, et dresser leur feuille de route. C’est simple : tout le passé est à balayer. Eux le raient d’un trait de plume : le marché du travail à flexibiliser, les flux financiers à libéraliser, les conglomérats à restructurer…
À vrai dire, sept jours, c’est encore long, pour pondre un pareil programme : dix minutes faisaient l’affaire, avec un passage à la photocopieuse en descendant de l’avion, un coup de blanco en haut de la page « Pérou » à remplacer par « Corée » et c’était envoyé.
Brillants résultats

Les Coréens, à l’époque, l’ont eu mauvaise (...)

Joseph Stiglitz, ancien chief economist de la Banque mondiale : « Les mesures du FMI n’ont pas seulement exacerbé la crise, elles l’ont aussi en partie provoquée (...). J’ai plaidé auprès du FMI pour qu’il change de politique, en soulignant bien le désastre qui se produirait s’il maintenait son orientation. Sa réponse a été cassante et laconique : si les événements me donnaient raison, le Fonds changerait sa politique. Je fus atterré par ce wait and see [attendre et voir] ». Le FMI lui-même s’est senti un peu péteux. Dès janvier 1999, dans un rapport, ses conseilleurs admettent des « erreurs », notamment en sousestimant la « sévérité des revers économiques ». Mais que dire lorsque l’ « erreur » se reproduit dix fois ?
(...)