
À Barcelone, les navires de plaisance sont bloqués à quai. Pour les marins, habitués à la vie confinée en haute mer, le confinement au port est une nouveauté. Témoignages et reportage en images.
Le photographe Pierre Berthuel vit sur un voilier dans le port de Barcelone. Depuis un an, il photographie ses voisins de ponton. Ils sont plaisanciers, voyageurs, baroudeurs ou bien sédentaires. Tous aiment la mer et ont décidé de vivre à fleur d’eau. Pierre Berthuel raconte le quotidien de trois d’entre eux, alors que le littoral a été interdit d’accès au public en ces temps de confinement.
« Vivre sur un bateau, c’est déjà être confiné, raconte le photographe. Le sentiment de liberté, quand on navigue, se mêle à la solitude. Il faut alors trouver des choses à faire pour s’occuper l’esprit : lire, bricoler, pêcher, bronzer, jouer d’un instrument, tenir un journal de bord, réfléchir à ses choix dans la vie… Cela fait partie du quotidien. » (...)
« On a le sentiment de faire une longue traversée de plusieurs semaines, mais avec le même paysage figé devant nous et sans les mouvements de gîte du bateau », dit Pierre Berthuel. (...)
Georges joue du saxophone. « Confinés ou pas confinés, dans un bateau on prend le temps de faire les choses, d’apprécier les moments de calme, les rencontres. » Vivre en bateau, pour lui, c’est aussi « vivre avec les moyens du bord » : « Les gens qui vivent à l’année sur leur bateau ne sont pas des personnes aisées, précise-t-il, et la solidarité des gens de la mer est très importante dans les ports. Il y a toujours un voisin de ponton pour vous rendre service. » (...)