
A propos du projet interministériel de révision de la loi sur les hospitalisations sans consentement en psychiatrie
Alors que les ministères concernés ont entamé la révision de la loi du 27 juin 1990 sans communiquer le texte du projet aux organisations professionnelles et associations d’usagers et des familles de malades, les orientations qui nous ont été indiquées conduisent le SPH et l’IDEPP à devoir rappeler l’attachement historique et éthique des psychiatres hospitaliers à des soins centrés sur l’état clinique des personnes et leur opposition à toute utilisation de la psychiatrie à des fins de contrôle social....
...Pour les patients admis dans le cadre d’une mesure de soins sans consentement décidée par le préfet, il est indispensable que le renforcement envisagé du recours au juge des libertés se traduise par une saisine automatique de ce dernier en cas de divergence entre l’avis du psychiatre traitant et la décision du Préfet. L’arbitrage du juge doit s’exercer et s’imposer sans délai....
...Le projet propose également la possibilité de soins ambulatoires sans consentement. Pour le SPH et l’IDEPP, cette mesure qui représente une extension des possibilités thérapeutiques ne peut se concevoir que sur des critères médicaux et assortie de garanties solides visant à préserver les libertés individuelles placées sous le contrôle d’un juge....
..Le SPH et l’IDEPP, qui représentent 80% de la profession réunie au sein de l’Intersyndicat des Psychiatres Publics, demandent aux pouvoirs publics d’engager sans ambiguïté la révision de la loi du 27 juin 1990 dans l’affirmation du primat de la dimension sanitaire et le renforcement des droits et des garanties des libertés des patients.