
Un nouveau record d’émissions de gaz à effet de serre a encore été battu en 2011. Plusieurs instituts de recherche annoncent un réchauffement de plus de 3,5 °C d’ici à la fin du siècle. Malgré cela, de nouvelles négociations climatiques viennent de se terminer, dans l’indifférence générale, à Bonn. Toujours pas d’accord en vue.
Les États continuent de se renvoyer la balle, le marché du carbone est en pleine déconfiture, et les promesses des grandes négociations tombent dans l’oubli. Le chaos climatique, lui, n’attend pas. (...)
À croire que les sécheresses en Australie et en Afrique, les inondations au Pakistan et en Thaïlande, les feux de forêt en Russie, la montée des eaux qui menace les îles du Pacifique, le changement des saisons des pluies dans les Andes ou en Asie du Sud-Est ne suffisent pas. Les dernières négociations internationales sur le climat, qui ont eu lieu à Bonn (Allemagne) du 14 au 25 mai, se sont achevées « dans la discorde et la déception »
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Débutées après le sommet de Rio de 1992, les négociations internationales sur le climat semblent s’enliser de façon quasi irrémédiable, faisant naître « un immense fossé entre un monde qui fonce vers le chaos climatique et des États qui se livrent à la procrastination », comme le signalait Basta ! en décembre dernier. (...)
L’Union européenne, affublée d’un très usurpé titre de « leader climatique », n’est pas exempte de tout reproche. D’abord parce qu’elle cible ses attaques sur la Chine et l’Inde plutôt que sur les États-Unis et le Canada. Ensuite parce qu’elle refuse de s’engager sur des réductions d’émissions de 40 % d’ici à 2020. (...)
L’Agence européenne de l’environnement (AEE) vient de révéler que les émissions de l’UE ont de nouveau augmenté, de 2,4 % en 2010. (...)
À quelques semaines de la conférence Rio+20, où l’UE compte promouvoir une « économie verte » – qui prévoit d’étendre ces mécanismes de marché –, mieux vaudrait sans doute tout revoir de fond en comble pour éviter le chaos climatique.